Depuis 38 jours, Christian Broutin, ancien directeur général de Progosa au Togo croupit dans une prison togolaise. Un secret de polichinelle. Au Quai d'Orsay, les responsables indiquent suivre ce dossier de près et agir. L'emprisonnement de Christian Broutin dans une prison de Lomé tient de l'incompréhension. Enfermer une personne au motif que son ancien dirigeant est soupçonné d'escroquerie et d'abus de confiance est un peu fort. Si tous les escrocs dormaient en prison, où iraient les droits communs ? Doit-on rappeler les conditions de vie pénitentiaire au Togo, classé parmi les cinq pays les pires au monde. Qui se soucie d'un ingénieur général des Ponts et Chaussées ? Pas de photo en trois mètres sur cinq devant l'Hôtel de Ville de Paris, pas de Une du 20 heures de TF1 ou de France 2 avec une prise de position du gouvernement français pour sa libération comme il a su le faire en Iran pour Clotilde Reiss ou au Mexique pour Elodie Cassiez. Quand en 2006, des dirigeants du groupe Bolloré ont été gardés à vue au Togo pour corruption de magistrats, ils n'y sont restés que 48 heures. Deux poids deux mesures, selon les appuis politiques du moment ? La mise en résidence surveillée existe et pourrait s'avérer une alternative pour retenir localement l'ancien directeur général de Progosa, sans pour autant lui infliger des conditions de vie aussi déplorables. Et pour paraphraser Gérard Holtz, « mobilisons-nous ».
Édito
J + 38
Article réservé aux abonnés