Les années se suivent sans pour autant se ressembler. Après avoir enregistré des résultats en hausse et parfois des records, les principaux opérateurs de terminaux dans le Monde ont aussi été confrontés à la crise économique. Une baisse du volume transporté signifie forcément une baisse de boîtes manutentionnées. Dans ce contexte difficile de crise, les manutentionnaires regardent plutôt à préserver leur marge. Sur les premiers mois de l'année, ils affichent tous des baisses de chiffre d'affaires allant de 10 % de réduction, pour Ictsi qui voit son chiffre d'affaires descendre à 110,5 M$, à une diminution de 21 % pour Hutchison Ports Holding à 15,5 Md HK$ (1,3 Md¤). Entre ces deux valeurs, le groupe danois APM Terminals perd 17 % à 35,3 Md$ et DP World dont le chiffre fond de 13,4 % sur les six premiers mois de l'année à 1,3 Md$.
Dans la même veine, les résultats opérationnels de ces sociétés emboîtent le pas avec parfois des chutes encore plus vertigineuses. La palme de ces pertes est à mettre à l'actif d'APM Terminals qui dévisse son EBITDA de 43 % à 6,8 Md$ alors que Hutchison Ports perd 35 % à 4,4 Md HK$ (380 M¤). DP World limite un peu plus les dégâts avec une diminution de 18 % de son EBITDA à 535 M$ et Ictsi régresse de 12 % à 49,2 M$.
La principale raison de cette réduction de revenus pour les opérateurs tient en premier lieu à la baisse des trafics. Chacun a pu mesurer l'effet de la crise sur les opérations de ses terminaux. Dans un marché en dépression d'environ 15 % dans le Monde, les opérateurs voient leur trafic diminuer dans une moindre mesure ; entre 8 % et 10 %.
Depuis le début de l'année, la stratégie de ces grands groupes internationaux s'est plutôt orientée vers une consolidation de leur bases. Tous ont entrepris une réduction des coûts pour améliorer leur productivité. Elle s'est matérialisée par des personnels en moins mais aussi des investissements dans de nouveaux matériels. Seul DP World a continué à étendre son réseau avec la concession du port algérien de Djen Djen et l'ouverture au Vietnam du terminal de Saigon. Autre opérateur à étendre son aura international, Cosco Pacific qui est entré depuis le 1er octobre dans le terminal du Pirée. Les mouvements sociaux à répétition depuis son arrivée ne semble pas le décourager de faire de ce terminal un hub en Méditerranée orientale. En outre, APM Terminals est entré dans une co-entreprise avec le groupe Bolloré dans le terminal de Pointe Noire, au Congo et annonce un développement de la productivité à Apapa. Tous ces groupes présents sur tous les continents ne centrent plus leur développement sur l'Asie comme cela fut le cas les années précédentes. Ils cherchent aujourd'hui à étendre leur réseau dans de nouvelles zones dont la rentabilité est moindre mais avec des fluctuations moins prononcées.