Le 6 novembre, un communiqué de Jean-Louis Borloo indiquait qu'à la suite des 137 engagements pris le 15 juillet par les « acteurs » du Grenelle de la Mer et du discours du Président de la République du 16 juillet au Havre, certains engagements sont « d'ores et déjà tenus » dont la nomination d'un ambassadeur à l'OMI et la « création de l'école nationale supérieure maritime ». Une création qui tarde à être confirmée, notamment par un éventuel Conseil des ministres.
Une telle ambition devait être fièrement portée par la représentation nationale. Elle le fut le 3 novembre lors de l'examen par l'Assemblée nationale du projet de loi relatif « à l'organisation et à la régulation des transporteurs ferroviaires et portant diverses dispositions relatives aux transports ».
Un tout dernier article, le 51, stipule que « l'École nationale supérieur maritime est un établissement public d'enseignement supérieur placé sous la tutelle du ministre chargé de la mer. Elle a notamment pour objet de préparer dans plusieurs sites aux carrières d'officier de la marine marchande.
Les règles d'organisation et de fonctionnement de l'École nationale supérieure maritime sont fixées par décret en Conseil d'État ».
Il est précisé que les élèves de cette École, encore virtuelle, sont assurés, comme leurs homologues des lycées professionnels maritimes sont assurés par la caisse générale de prévoyance des marins.
À St-Malo ?
« (...) On avait, à tort, décentralisé, l'enseignement maritime », a répondu Dominique Bussereau à un député membre de la Commission des affaires économiques, de l'environnement et du territoire lors de l'examen du projet de loi sur ces diverses dispositions relatives aux transports. Il poursuit ainsi : « Après avoir discuté avec les présidents des régions littorales et les maires des villes où sont implantées les écoles maritimes, nous avons convenu que le nouveau dispositif ne fonctionnait pas et que si nous voulions avoir davantage d'officiers et, d'une manière générale, de personnels français à bord de nos navires et développer notre transport maritime, il fallait « renationaliser » l'enseignement maritime et avoir un seul établissement sur plusieurs sites Le Havre, Nantes, Marseille et Saint-Malo. Notre objectif est pour l'heure de préparer la rentrée 2010, en liaison avec les élus locaux concernés. (...) L'amélioration de l'enseignement maritime est un objectif largement partagé entre les armateurs, les personnels et les élus. Restera à mettre en place l'excellent outil créé par cet article, et toute la place nécessaire sera laissée à la concertation ».
Une rumeur court avec insistance : l'ENSM pourrait être basée à St-Malo. Interrogée à ce sujet le 17 novembre, la Direction des Affaires maritimes n'a pas fait part de sa réponse avant le bouclage de cette édition.