«Dans un contexte économique très difficile, nos bilans sont conformes à nos prévisions et restent supérieurs à la moyenne du trafic transmanche », attaque Martine Jourdren, présidente du directoire de la compagnie, avant de citer les chiffres de 2 340 000 passagers et 182 000 camions transportés au cours du dernier exercice. Soit des reculs respectifs de 5 % et 16,3 % qui restent cependant inférieurs à la baisse globale enregistrée sur le transmanche : 8,4 % pour les passagers et de 17 % pour le fret. « L'importante décroissance des échanges européens de passagers et de biens industriels s'est doublée de la chute durable de la Livre Sterling, ce qui provoqué une baisse du pouvoir d'achat des touristes britanniques qui constituent 85 % de notre clientèle », poursuit Martine Jourdren. Une situation qui a contraint la compagnie à amplifier sa politique de réduction des coûts pour adapter ses tarifs à la nouvelle donne. « Faute de pouvoir anticiper une reprise économique significative, nous allons maintenir en 2010 les mesures mises en oeuvre en 2009 sur nos lignes transmanche », annonce d'ailleurs la présidente du directoire.
Dans cette morosité générale, les différences lignes (transmanche, transgascogne et celtique) affichent quand même des disparités. Les lignes bretonnes résistent bien en passagers (+ 0,1 % pour Roscoff-Plymouth et + 2,5 % pour Saint-Malo-Portsmouth), mais sont en recul sur le fret (- 14,5 % et - 5,9 % respectivement). En ce qui concerne les lignes normandes, Cherbourg-Poole perd 18,8 % en passagers et 29,9 % en fret, Cherbourg-Portsmouth perd 11,7 % en passagers et 89 % en fret, et la ligne phare Caen-Portsmouth perd 3,7 % en passagers et 11,4 % en fret. « Avec 67 007 passagers (- 18,7 %) et 1 080 camions (+ 5,5 %), la ligne Roscoff-Cork a été victime de l'effondrement de l'économie irlandaise, souligne Martine Jourdren. Elle a également dû affronter le développement de la concurrence par des armements low cost. » Finalement, ce sont les lignes transgascogne qui se sont révélées les plus satisfaisantes. « Le doublement des rotations de notre fréteur Cotentin sur l'Espagne vient confirmer le succès de cette ligne et nous allons poursuivre l'exploitation de la ligne Portsmouth-Santander qui est venue, l'an passé, doubler la rotation Plymouth-Santander. Nous la pensons prometteuse car adaptée à la clientèle londonienne », conclut la présidente du directoire.
A.L.D.
Nous avons signé avec la compagnie italienne Moby Sa, un contrat d'affrètement de trois ans, avec option d'achat
Pas de navire neuf pour l'instant
Brittany Ferries a enfin réussi à se débarrasser du Pont-L'abbé, désarmé à Saint-Nazaire depuis novembre 2008. «
», indique Martine Jourdren. Contrat qui va démarrer en décembre prochain, après un passage en bassin du navire. En revanche, concernant les bruits les plus divers qui ont circulé sur les projets de constructions neuves, la présidente du directoire de la BAI met les points sur les « i ». « Il est évident qu'il va falloir passer commande d'un navire neuf dans les deux ans qui viennent. Mais les consultations de plusieurs chantiers nous amènent toutes à la même conclusion : les devis sont pour l'heure un peu trop chers ! »