Le Havre : il y a dix ans, la fin des ACH

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Il y a tout juste dix ans, c'était à la fin octobre 1999, le tout dernier navire jamais construit au Havre était lancé. Le Stolt- Perseverance, un chimiquier de 176 m de longueur, sortait des ACH, les chantiers navals du Havre. Avec ce lancement, c'est la fin de la navale qui était signée dans la ville portuaire dont une partie de l'histoire avait pourtant été écrite autour de la construction. Le Stolt- Perseverance, deuxième d'une série de trois chimiquiers, quittera le port du Havre quelques semaines plus tard pour être achevé en Croatie.

C'est un an avant la fermeture des chantiers que le gouvernement de l'époque, par la voix de Christian Pierret, l'ancien ministre de l'Industrie de Lionel Jospin, qui a pris la difficile décision d'annoncer la fin de la navale. Depuis des mois, voire des années, les ACH étaient maintenus sous perfusion financière. L'annonce de la fin des chantiers fut un choc dans le port et dans la région. C'est un pan entier de l'activité qui était appelé à disparaître. Et les luttes salariales, longues et difficiles, n'ont pas changé le cours des choses. « Nous nous battons pour sauver nos emplois », disait à l'époque Jean-Louis Jegaden, leader charismatique de la CGT. Mais rien n'y a fait : le plan social a été signé au début du mois de juillet 1999. Un plan hors du commun avec des mesures financières qui n'ont jamais été renouvelées dans tous les plans sociaux qui ont frappé la région havraise, comme par un effet ricochet de la fin des chantiers.

Près de neuf cents salariés se sont subitement retrouvés sur le carreau en 1999. À l'époque, les chantiers de Saint-Nazaire offraient trois cents postes ; une trentaine de Havrais ont fait le choix de quitter leur région pour le chantier de Loire-Atlantique. Pourquoi si peu d'engouement ? « Les chantiers de Saint-Nazaire nous prenaient de haut et nous faisaient comprendre que nos qualifications aux ACH n'étaient pas les mêmes que chez eux. Il fallait tout reprendre à zéro », se souvient un ancien des ACH qui est allé faire un tour du côté de l'embouchure de la Loire avant, finalement, de revenir au Havre. À ce jour, tous les anciens salariés des ACH auraient trouvé une solution. Certains dans l'industrie automobile, aéronautique. D'autres ont monté leur propre affaire, comme ce chauffeur de taxi pas mécontent d'avoir fait un choix professionnel très éloigné de la navale.

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