Les pirates en guerre contre le transport

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Il n'est pas une semaine sans que nous fassions le point sur les attaques de pirates. Le sujet préoccupe l'ensemble de la communauté maritime internationale. Lors du 135e congrès de Iumi, les assureurs ont abordé le sujet. Avec une augmentation de 22 % du nombre d'actes de piraterie sur les premiers mois de l'année, la piraterie est devenue une atteinte au commerce international. Un répit a été observé pendant les premiers mois de l'automne, « en raison de l'arrivée des moussons dans la région orientale de l'Afrique, empêchant les pirates de prendre la mer », a expliqué Karsten von Hoesslin, analyste à la société danoise Marisk, spécialisée dans l'intelligence de la sûreté maritime. Quatre zones majeures inquiètent le monde maritime : L'Asie du sud est, la côte de Somalie, le Nigéria et la côte nord de l'Amérique du sud. Pour cet analyste, les pirateries ne se ressemblent pas. Chaque région à sa forme avec le vol d'effets personnels ou la prise d'otages, voire la prise de navires pour obtenir des rançons. Pour Karsten von Hoesslin, la crise économique engendre l'augmentation du nombre de ces actes. Le chômage des populations locales les incite à s'attaquer aux navires pour trouver de nouvelles sources de revenus. Pour répondre à ces actes, différentes solutions ont été mises en place ces derniers mois. Ainsi, des forces des Nations Unies ont pris position au large de l'embouchure de la rivière Bonny pour effectuer des patrouilles. En Somalie, le déploiement des forces navales commence à avoir des effets positifs.

Pour Mohammad Souri, président de la NITC (National Iran Tanker Company), la piraterie est vécue comme « une guerre à l'encontre du transport maritime. » Un conflit qui n'est pas mené par des combattants. « Ce ne sont pas des guerriers, ce sont des marins qui cherchent des moyens de gagner plus d'argent », a continué le président de la NITC. Un phénomène qui prend de l'ampleur dans le Golfe d'Aden depuis le début de l'année. Mohammad Souri a indiqué qu'environ 150 M$ de rançons ont été versées depuis le mois de janvier. L'armement iranien a mis en place des solutions face à ce phénomène. Il prévoit l'augmentation de la vitesse des navires, la fermeture de toutes les entrées dans les salles de l'équipage, l'accroissement de personnel à la passerelle pendant la traversée de la zone à risque, la diminution des feux à leur minimum. Enfin, Mohammad Souri a aussi indiqué que son armement a utilisé des équipes de société de sécurité privée lors du transit de ses navires. En outre, ils installent sur les bords, des fûts remplis d'eau pour repousser les assauts des pirates. Toutes ces mesures s'accompagnent de primes pour les équipages qui empruntent cette voie. « Au final, cette guerre contre la piraterie a un coût pour le transport maritime. Les coûts d'assurance augmentent mais aussi la consommation de fioul en raison de l'augmentation de la vitesse et surtout des dommages physiques qui peuvent survenir à l'équipage. » Peut on alors chercher la solution à ce problème dans l'armement des équipages ? Une question souvent posée qui ne trouve pas forcément de réponse. La plupart des États des pavillons refusent de couvrir les équipages armés. Alessandro Morelli, président du comité sur la prévention des risques, a rappelé que les assureurs refusent la couverture des risques lorsque l'équipage est armé. « Il est plus prudent de ne pas armer les marins mais d'avoir des personnels spécialisés à bord », a continué Alessandro Morelli. Il recommande plutôt des mesures de prévention. Elles doivent intégrer la mise en place de barrières électrifiées ou de disposer de tous les systèmes d'alerte. Face à ce danger, les armateurs sont réalistes. La piraterie dans le golfe d'Aden ne prendra pas fin sans une action des gouvernements à terre. Néanmoins, Mohammad Souri a aussi prévu dans sa liste de recommandations de prévoir de la nourriture et des boissons pour l'équipage pendant un mois, dans l'hypothèse ou ils serait pris en otage.

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