Rodophe Saadé, d.g. du groupe CMA CGM a confirmé dans Les Échos du 19, l'information de Dow Jones Newswires selon laquelle le groupe a perdu 515 M$ au terme du premier semestre (JMM du 16/10 ; p. 5). L'endettement est de l'ordre de 5,6 Md$. Le « premier objectif » de la compagnie est d'obtenir le report de la livraison des 49 navires commandés en Corée du Sud et attendus d'ici à 2012. Mais le tout premier objectif est d'arriver à ce que le comité de pilotage mis en place à la fin septembre, trouve une solution pour restructurer la dette ; solution attendue pour la mi-novembre.
Rodolphe Saadé annonce aux Échos un retour des résultats positifs dès 2010 car les taux de fret et les volumes remontent. En 2009, CMA CGM devrait avoir transporté 8 % de moins qu'en 2008. Le 19, selon Reuters, Vincent Clerc, responsable pour l'Europe des lignes conteneurisées Mærsk expliquait qu'il s'attendait à une chute de 25 % des échanges entre l'Extrême-Orient et l'Europe. « Nous sentons un début de reprise mais il faudra bien quatre à cinq ans pour retrouver les volumes de 2008. (...) Dans les quatre prochaines années, même s'il y a ça et là quelques annulations de commandes, le nombre des très grands porte-conteneurs aura été multiplié par sept ». Faut-il comprendre que la surcapacité est, elle aussi, durable ?
Le 20 octobre, Challenges annonçait que la BPN Paribas engagé pour 1,3 Md¤ sur CMA CGM représentera ses consoeurs à la réunion du Comité interministériel de restructuration industrielle le 22 octobre. Conseillée par JP Morgan, CMA CGM demanderait un effort supplémentaire de près de 500 M$ à ses créanciers. Ceux-ci exigent des contreparties dont une modification de la gouvernance de la compagnie.
Le projet de loi de finance 2010 prévoit 13,82 M¤ de subvention à la CGMF pour couvrir les « surcharges spécifiques » supportées au titre des retraites des sédentaires de l'ancienne CGM De quoi raviver des souvenirs, voire des angoisses.