Combien de vannes défectueuses équipent les complexes pétrochimiques français et belges ? Leur recensement est en cours sur les sites industriels. Elles comporteraient un défaut d'étanchéité aux basses températures provenant d'une mal façon dans la fonderie de leur acier. Le chiffre de 6500 a été évoqué. L'entreprise Vannes Rigau, filiale du groupe Sud Robinetterie Industrie qui a sous-traité leur fabrication en Chine préfère mettre en cause « un lot » circonstancié. Le dossier remet en selle et la qualité des industriels chinois et la garantie des organismes de contrôle. « Ces vannes avaient été certifiées par l'organisme de contrôle allemand TÜV. Estampillées CEE, elles pouvaient librement circuler au sein de l'Union européenne », indique Stéphane Noël, responsable à la Direction générale de la prévention des risques du ministère de l'Écologie.
Le quotidien La Provence qui a révélé l'affaire précise que l'État et les industriels « ont perdu du temps » dans leur réaction. La dangerosité des vannes avait été diagnostiquée en avril 2008 par les ingénieurs de la DREAL (ex DRIRE) lors d'une inspection du complexe Total de Gonfreville, dans la Manche. Des « micro-fuites » d'eau et de vapeur étaient apparues sur cinq vannes lors du démarrage d'une unité de production de styrène. « Ces vannes ont immédiatement été retirées et examinées. Nos analyses ont révélé que l'acier utilisé n'était conforme ni aux engagements du fournisseur ni aux spécifications du groupe », a indiqué un porte-parole de Total. Mais ce n'est que ces derniers mois que des mesures énergiques ont été prises sur l'ensemble du territoire national avec la décision de remplacer rapidement les pièces suspectes.
Vannes Rigau fait valoir que depuis la mise sur le marché des vannes incriminées, en 2006, « aucun incident n'a été signalé ». Depuis le mois d'avril, et selon le principe de précaution, l'entreprise aurait proposé à chaque client « la fourniture de vannes acier au carbone pour les services basse température ou critiques en remplacement des vannes existantes ». Suivant la même source, la commercialisation des vannes incriminées a été stoppée dans la foulée. En juin, de nouveaux fournisseurs ont été choisis sur des critères très sélectifs (fonderie agréée pour le nucléaire) pour des premières livraisons prévues pour la fin octobre.