La réforme portuaire de 2008 pouvait être perçue, à son origine, comme destinée à résorber un malaise social sur les quais phocéens. Annoncée lors d'un déplacement du Premier ministre François Fillon à Marseille, prenant en compte, notamment, un rapport remis par un représentant de la CCI de Marseille après un conflit social important dans la cité phocéenne, cette réforme avait tout d'un traitement de fond de la situation marseillaise dont le traitement à long terme devait s'étendre aux autres ports autonomes. C'était ignorer la capacité de certains ports à être porteur de nouveaux virus. Et ce qui est jugé aujourd'hui comme une solution mais parfois comme un mal nécessaire, est venu de Bordeaux. Après avoir subi un coup de Jarnac sur la nouvelle gouvernance, voilà que la solution proposée par le Grand port maritime de Bordeaux au détachement des personnels portuaires pourrait se répandre. L'idée de la création d'une société pour reprendre les outillages et le personnel, sorte de « Maison des ouvriers portuaires », pourrait faire des émules. Le Grand port maritime de Rouen semble même atteint du syndrome. Ira-t-on jusqu'à la pandémie ? L'avenir nous le dira. La médecine nous a appris à nous méfier de nos ignorances. Et en la matière, le lancement d'une réforme des ports ultramarins pourrait inoculer de nouveaux virus. À la fin des années 90, des grèves dans les ports des Antilles avaient manqué de mettre à mal la réforme de 1992. Sachons nous vacciner.
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