Les effets de la crise économique sur les transports rhénans de minerai/ferrailles (33,8Mt en 2008) et de produits sidérurgiques (12,9Mt) n'ont commencé à se faire sentir qu'en décembre dernier. « Plus en détail, on constate que jusqu'en en novembre, les transports de matières premières dans ce domaine ont continué à évoluer normalement, mais qu'au mois de décembre, une baisse de 25,6 % des volumes a pu être constatée, tendance qui s'est poursuivie en début d'année 2009. La forte diminution des transports de produits sidérurgiques a par contre débuté dès le mois d'octobre et s'est progressivement amplifiée pour atteindre des baisses de volumes avoisinant 38 % au cours des mois de janvier et février 2009 », souligne la CCNR (Commission centrale pour la navigation du Rhin) dans son rapport semestriel. En 2009, les transports de minerai de fer sur le Rhin pourraient baisser de 30 à 60%. Et Jean-Paul Weber, administrateur à la CCNR pour l'Observatoire du marché estime « qu'une reprise de la demande chez les principaux chargeurs n'est pas attendue avant le 1er trimestre 2010 ».
En dépit de la situation économique, une aciérie atypique est néanmoins parvenue à résister à la crise : Badische Stahlwerke Kehl (BSW), implanté en face du Port autonome de Strasbourg. Bien que l'essentiel des trafics rhénans liés à la sidérurgie se concentre sur la région Ruhr-Moselle-Sarre et que les deux tiers concernent les tôles d'acier et les larges plats, ce spécialiste des produits longs (2,2 Mt en 2008) suscite un trafic fluvial conséquent en amont : Cette filiale d'un groupe familial s'approvisionne en ferrailles (1,6 Mt/an) et exporte des produits finis vers les filiales du groupe via le Rhin (600 000 t/an). « Nous figurons parmi les rares aciéries d'Europe à ne pas avoir eu recours au chômage technique depuis la fin de l'année dernière », se félicite Michel Hamy, co-gérant de BSW. L'aciérie électrique pourrait porter sa production à 3 Mt/an dans les dix années à venir grâce à d'importants investissements.