JMM : Où sont concentrées les activités de la CFNR liées à la sidérurgie ?
Pierre Guérin : Nos activités restent directement liées aux grandes implantations de sites sidérurgiques en Europe occidentale : Gand, Dunkerque, Liège, la Moselle et la Sarre. Nous travaillons également pour Corus (filiale de Tata Steel) en Hollande, Duferco à Charleroi, Thyssen Krupp dans la Ruhr, ainsi que pour les sites impliqués dans les activités « inox ». Enfin, nous avons une agence à Duisbourg qui s'investit notamment sur le marché des ferrailles.
JMM : Quelles ont été les conséquences de la crise sur vos trafics ?
P.G. : La baisse d'activité et la chute des taux de fret ont entraîné une perte de 40 % de notre chiffre d'affaires. Par ailleurs, l'optimisation du fonctionnement des phases à chaud a entraîné des transferts inhabituels entre des sites jusqu'alors autonomes. Il a fallu réagir vite et, en la matière, le fluvial bénéficie de nombreux atouts par rapport au ferroviaire qui peine à libérer des sillons. Ainsi, nous avons assuré des transferts de brames produits par ArcelorMittal-Dunkerque vers l'usine de laminage à froid de Gand. Cela ne s'était jamais fait auparavant ! De même, l'arrêt des hauts-fourneaux à Liège où la CFNR conserve une importante activité de manutention, a entraîné des liaisons inédites Gand-Liège et Dunkerque- Liège.
JMM : Comment analysez-vous vous la conjoncture actuelle ?
P.G. : Les grands aciéristes achèvent une phase de déstockage qui a conduit à une réduction très forte d'activité. Des hauts-fourneaux ont redémarré, mais par exemple à Fos, ce n'est que pour trois mois. En outre, les sidérurgistes continuent de rechercher une souplesse dans leurs trafics par rapport à des marchés d'approvisionnement extrêmement fluctuants. Ainsi, nous allons inaugurer en octobre deux automoteurs-pousseurs construits en partenariat avec ArcelorMittal et destinés aux transferts de charbon à coke entre Liège et la Lorraine.