Les licenciés de l'Union naval de Marseille veulent monter une société

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Du jamais vu dans la réparation navale marseillaise qui, en 30 ans de lutte sociale, a pourtant connu des histoires. 60 des 130 ex-salariés de l'Union naval de Marseille mise en liquidation en mars dernier par le groupe Boluda, se proposent de créer une société à partir de leurs allocations chômage. Ils visent à remettre immédiatement à flot l'activité sur les deux grandes formes de radoub désertées par les navires, le temps de trouver un repreneur.

Avec l'aval du Préfet

Leur proposition a été sérieusement examinée en table ronde en préfecture. Une séance de travail au terme de laquelle Michel Sappin, préfet de région a salué la détermination des salariés pour la reprise et la « réflexion intelligente » de la CGT. « C'est l'intérêt de tout le monde de montrer que la réparation navale est essentielle et qu'il faut qu'elle vive », jugeait même le représentant de l'État. Chacun des salariés mettrait 2 000 ¤, capitalisés sur leurs droits Assedic, explique les représentants de la CGT. Ils apporteraient ainsi la moitié du capital d'une SAS (société par actions simplifiée), l'autre moitié étant amenée par le groupement des sous-traitants de la réparation navale. Naval Marseille regroupe 28 PME représentant 500 salariés. Pour l'instant, les modalités juridiques et financières de l'attelage (gouvernance, capital, etc.) restent à préciser lors de prochaines réunions techniques. Pour Patrick Castello, le leader CGT, « cela peut être mis en place très vite ». Ce que confirme le Préfet de région qui a acté le « scénario », en annonçant que les pouvoirs publics allaient aider au démarrage de l'activité « dans les prochaines semaines ».

L'appel d'offres du GPMM

La remise à flot à Marseille de la réparation navale lourde est aussi une affaire de contexte. Dans quelles conditions le GPPM pourra t-il céder l'exploitation des formes de radoub 8 et 9 au nouvel arrivant ? Rappelons que ces installations font actuellement l'objet d'un appel d'offres de la part de l'établissement public. Tout en se réjouissant de la volonté de redémarrage de l'industrie navale « bienvenue à Marseille », son directeur général, Jean-Claude Terrier, évoque une envergure économique minimale : 15 M¤ de chiffre d'affaires et l'ensemble de la gamme des compétences. Autre question, comment vont réagir les armateurs marseillais (SNCM et CMN en particulier) ? Vont-ils faire reprendre à leurs navires le chemin des formes marseillaises ?

Les licenciés-candidats à la création d'entreprise le précisent. Leur initiative constitue une soudure en attendant le raccord avec un éventuel repreneur. « Le projet n'est pas fait pour contrarier l'appel d'offres, il vise à faciliter une reprise industrielle », précise Patrick Castello. Le responsable CGT rappelle que deux candidats, allemand et italien, ont visité récemment le site. L'appel d'offres du GPMM se clôturera le 30 octobre, pour une décision début 2010.

Toujours pas d'indemnités de licenciement

Les 130 ex-salariés de l'UNM n'ont toujours pas touché d'indemnités de licenciement six mois après la liquidation judiciaire de leur entreprise. Ils ont saisi la justice pour faire valoir les obligations de Boluda. Suivant la CGT, le groupe espagnol tente de se défiler en arguant du fait qu'il aurait racheté l'UNM via une société en Hollande.

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