L'Anse Saint Marc est aujourd'hui le lieu du prochain développement des trafics du port comme l'était Chef de Baie 1 en 1983. Le nouveau terre-plein d'un peu plus de 10 ha est terminé et les travaux de construction du nouveau quai de 160 m sont commencés. Celui-ci doit être livré fin 2010. La souille à la cote de -14,50m a été creusée et les déblais ont servi à remplir en partie le terre-plein avec les matériaux qui étaient déjà sur place et les déchets inertes du BTP. Le coût initial des travaux, quai compris, était de 18,2 M¤, mais le dragage et le déroctage ont coûté le double de ce qui était prévu.
11 ha de terrain ont déjà été attribués puisque c'est le regroupement de la Sica Atlantique et de Maritime Kuhn, dans la société Eva (Etablissement vraquier de l'Atlantique) qui a remporté l'appel d'offres. Le projet de cette entreprise est le stockage, la gestion et l'expédition de vracs agricoles et industriels. « 8,5 ha nous ont déjà été livrés, indique Vincent Poudevigne, directeur de la Sica Atlantique. Nous avons une autorisation d'occupation temporaire sur le terre-plein et Eva s'est positionné pour la convention de terminal sur le quai de l'Anse Saint Marc. Nous avons demandé une grue sur pneus qui se trouve actuellement sur le môle d'escale. Comme les autres entreprises, nous attendons l'avis de la Commission d'évaluation et la décision du conseil de surveillance. Mais nous commençons déjà notre activité sur d'autres quais. Nous venons de recevoir un cargo avec des tourteaux de soja sud-américain au môle d'escale. »
Les vracs seront déchargés dans des trémies branchées sur des bandes transporteuses en direction des entrepôts fermés ou ouverts selon les marchandises. Une zone est prévue pour recevoir les vracs industriels, une autre pour les vracs agricoles. Il y aura trois corridors, le troisième recevant les vracs énergétiques (charbon par exemple).
L'un des intérêts des importations de vracs est d'améliorer la rentabilité des opérations logistiques. Les trains ou les camions qui arrivent au port avec des grains peuvent repartir avec des engrais ou d'autres vracs agricoles plutôt qu'à vide. Le développement de l'activité à l'Anse Saint Marc commencera véritablement début 2011, une fois le quai livré. « Nous avons déposé nos demandes de permis de construire pour nos entrepôts, explique François-Georges Kuhn, président d'Eva. La physionomie du secteur va se peaufiner au fil des mois. Nous nous sommes engagés à traiter 1,5 Mt à terme sur ce quai. Il y aura des engrais, de l'alimentation animale, des produits liés à la construction. Le projet et l'activité vont se préciser au fil de l'eau »
Le contrat de projet État-Région 2007-2013 comprend d'autres opérations importantes. L'aménagement de terre-pleins à La Repentie va commencer par la construction d'une digue de 1 500 m pour 35 ha. Il faudra 3,3 Mm3 de déblais pour remplir la case, soit, à raison de 200 000 m3 par an, 15 ans.
L'aménagement du quai Nord du bassin à flot va consister d'abord à déplacer la route de circulation le long de la falaise, près du boulevard Delmas. Mais la ville doit d'abord aménager le hangar sous douane qui va devenir la salle des musiques actuelles (amplifiées). Les travaux devraient commencer à la mi-2010.
Le plan de sécurisation des passages à niveau et le développement de l'outil ferroviaire va consister à supprimer trois points noirs sur la principale voie ferrée portuaire et à la séparation des trafics routiers et ferroviaires sur la chaussée de ceinture Nord. « L'idée est de donner la priorité au train, explique Philippe Guillard, directeur des opérations portuaires au Grand port maritime. Cela permettra d'améliorer le temps de transit des trains et la desserte du port. Car actuellement, il faut 1 h 30 pour faire aller un train entre le môle d'escale et la gare de fret. Nous allons diminuer le nombre des intersections entre route et rail. »
Autre projet au contrat, la création d'un deuxième quai de 160 m à l'Anse Saint Marc. Cette réalisation dépendra du développement de l'activité sur le premier quai et répondra à son éventuelle saturation.
Enfin, le déroctage des accès au port devrait permettre d'accueillir les navires de dernière génération. Cette opération est destinée à atteindre les caractéristiques nautiques des plus grands ports français. Le chenal maritime d'accès est à la cote -11 m, ce qui permet d'accueillir des unités de 14 m de tirant d'eau unités qui ne sont pas chargées à plein. L'ensemble des accès serait dérocté à -10 m.