Le coup d'arrêt de la crise économique a été fortement ressentie à Rochefort. Résultat, sur les huit premiers mois de l'année, les trafics accusent une chute de 34,6 %, à 406 800 t. L'export s'en sort mieux puisqu'il connaît une légère progression de 1,2 % avec 238 870 t. L'import s'effondre avec 167 931 t (-56,5 %). Mais les dégâts devraient être moins importants d'ici à la fin de l'année. L'activité a connu une reprise à partir du mois de juillet, notamment avec le retour des trafics d'engrais qui sont les premiers du port.
« L'usine Timac qui importe des engrais et différents produits pour les fabriquer a fermé ses portes à la fin de 2008 et est restée en sommeil jusqu'à fin juin, explique Paul Coulongeat, chargé de l'exploitation du port à la CCI de Rochefort. Avec la réouverture de Timac, les importations d'engrais ont repris, ce qui fait redémarrer l'activité. » À fin août, à l'export, les céréales et les oléagineux ont atteint 176 372 t (+24,8 %). L'argile a connu une progression avec 10 137 t (+13 %). En revanche, les ferrailles se sont effondrées avec 15 175 t (-77,5 %).
À l'import, la plupart des chiffres sont à la baisse. Les bois sciés résistent si on compare leurs chiffres avec les autres trafics, 50 587 tonnes (-16,5 %). Les engrais n'atteignent que 28 028 t (-82 %), les sables arrivent à 72 675 t (-33,7 %). L'acide sulfurique disparaît (14 409 t sur la même période de 2008). Les pâtes à papier, un nouveau trafic à partir de 2008, reculent avec 4 288 t (-44,5 %). La fonte brute fait 3 000 t (-69,5 %), une chute comparable à celle de la houille avec 2 007 t (-70,7 %). La tourbe se maintient avec 3 996 t (+6,5 %). Il en est de même des vins avec 3 350 t (-1,9 %). Septembre s'annonce meilleur avec un nombre important de navires attendus. « Il semble que nous ayons touché le fond, indique Paul Coulongeat, et que la fin de l'année sera meilleure. L'arrêt de 10 mois de Timac nous a fortement pénalisés. Si nous finissons l'année entre -10 et -15 %, nous pourrons nous estimer heureux. Nous nous efforçons de nous battre sur des trafics où nous pouvons être compétitifs. Nous pensons à tout ce qui est éco-industrie, comme la ferraille, les pneus usagés, le verre, le papier, le carton, la revalorisation et le recyclage des matériaux. »
Ces dernières années, le port de Tonnay Charente a du mal à rester près du million de tonnes annuelles qu'il atteignait pourtant à la fin des années 90. En 1998, le résultat est de 1,12 Mt, en 1999, 1 Mt, en 2000, 1,18 Mt, en 2001, 1,14 Mt. En 2002, c'est la chute avec 894 000 t. 2003 voit le retour des trafics avec 1 Mt. Mais, en 2004, le port redescend à 946 000 t. Retour au million de tonnes en 2005, nouvelle chute en 2006 avec 874 000 t, qui continue en 2007 avec 847 000 t et stabilisation en 2008 avec 899 000 t.
La baisse annoncée pour 2009 montre que le port a du mal à décoller et qu'après avoir légèrement dépassé le million de tonnes, il stagne entre 850 000 t et 950 000 t. À l'export, les points forts du port sont les céréales et les oléagineux avec une prépondérance du maïs. La ferraille qui fait son apparition en 2000 est, depuis, un des trafics intéressants à l'export. Pour les importations, le premier trafic est constitué par les engrais, ce qui est logique dans une région agricole et qui correspond à l'alimentation de l'usine locale.
Les bois sciés en provenance de Scandinavie sont aussi un des points forts avec trois entreprises implantées sur place qui travaillent pour le bâtiment. Le sable, extrait au large des pertuis, était d'abord déposé à partir d'un ponton près de Soubise. Le délabrement de celui-ci a provoqué une interruption de ce trafic en 2002, mais celui-ci a repris ensuite sur le ponton de la Sica Atlantique. Les entrées de tourbe ou de fonte sont liées à l'économie locale, ce qui est le cas des autres trafics.