Dans une déclaration commune entre Trafigura et le représentant des plaignants d'Abidjan, Leigh Day & Co, ce dernier reconnaît « que les experts indépendants n'ont pas établi de lien entre l'exposition aux produits chimiques émanant des slops d'une part, et les décès, les fausses couches, les naissances d'enfants mort-nés, les malformations, les pertes d'acuité visuelle ou d'autre maladies graves et chroniques. » Alors, les procédures juridiques prennent fin. Cette déclaration commune va plus loin. « À la lumière des conclusions de ces experts, Leigh Day & Co reconnaît désormais que les slops du Probo-Koala ne pourraient, dans le pire des cas, qu'être à l'origine de symptômes bénins et passagers semblables à ceux d'un état grippal ou de l'anxiété. De nombreuses plaintes ont été déposées pour des symptômes n'ayant aucun lien avec une exposition aux slops. » Les plaignants sont dédouanés de toute fausse déclaration. Pour la société Trafigura, la signature de cet accord n'est « en aucun cas un aveu de responsabilité de la part de Trafigura, même si Trafigura a toujours clairement reconnu que les slops avaient une odeur extrêmement déplaisante et qu'ils avaient été illégalement épandus par la compagnie Tommy. » Cette absence de responsabilité n'empêche pas la société de s'engager économiquement et socialement envers la population locale par une indemnisation.
En signant ce protocole, l'avocat des plaignants a retiré de son site internet toute allusion faite à l'encontre de Trafigura. Le directeur de la société, Erick de Turckeim, souhaite être soutenu dans « une initiative visant à enfin, équiper les grands ports de chaque pays signataire de Marpol d'installations de traitement de déchets, notamment pétroliers, professionnelles, transparentes et certifiées, afin qu'une telle situation ne puisse plus se reproduire. » Prévenir ou guérir, telle est la question.