«Nous nous sommes redus compte que lors du Grenelle de la mer notre activité d'armateur sablier est considérée comme nouvelle, tout comme les énergies marines renouvelables. Alors qu'elle existe depuis le XIXe siècle, avec une réglementation bien adaptée, et qui évolue en cohérence avec les conclusions du Grenelle de la mer », s'étonne Patrick Kerverdo, président de DTM armement membre de l'association Ouest Océan (1).
Un peu d'histoire récente : Jusqu'en 1994 l'extraction de sable se faisait dans la Loire. Elle a été interdite pour éviter des dégradations hydrauliques. Aussi, les sabliers ont obtenu deux concessions au large de la Loire, celle du Pilier, au large de Noirmoutier, à 8 km de la Pointe de Saint-Gildas, jusqu'en 2018. Et, celle du Grand Charpentier, au large de La Baule, acceptée en 2007, pour une durée de 25 ans.
Le sable marin est utilisé à 80 % pour la construction, 15 % pour le maraîchage, et à 5 % dans l'aménagement du littoral.Sur les 7 Mt de granulat marin produits en France, le sable marin représente 5, Mt pour la façade atlantique. Actuellement, il répond jusqu'à 50 % des besoins des départements côtiers. En Loire-Atlantique, il couvre 80 % des besoins en sable.
Des besoins grandissants
Le travail des armateurs sabliers, outre l'extraction du sable comprend également son transport maritime et fluvial. Il permet de réduire l'occupation des réseaux routiers. Pour transporter 1 000 m3 de sable par navire, il faut 60 camions. Si Saint-Nazaire (Montoir-de-Bretagne) et Nantes sont les principaux ports de déchargement pour les six opérateurs d'Ouest Océan, il y a aussi les ports de Tonnay-Charente, La Rochelle, Saint-Julien-de-Concelles, en amont de Nantes, les Sables d'Olonne, Redon, Lorient, Quimper et Brest.
« Pour l'instant, le sable est extrait à des profondeurs de 20 à 30 mètres. Pour aller à des profondeurs de 30 à 50 m, il faudra des navires plus importants, avec en corollaire des terminaux plus conséquents. Toutefois des petits navires restent indispensables pour alimenter des petits ports », confie Agnès Garçon, chargée des ressources minières pour les Sablières de l'Atlantique et mandataire pour les concessions du Pilier et du Charpentier.
L'accès aux gisements terrestres étant de plus en plus difficile, les besoins en sable marin devraient être de plus en plus forts.
(1) Ouest Océan, association de promotion du sable marin, présidée par Patrick Kerverdo, regroupe 6 armateurs sabliers : CETRA, DTM, Les sabliers de l'Odet, SA. RE. LO., les Sablières de l'Atlantique, et STFMO.