Dominique Bussereau lâche les gaz

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Le Grand port maritime de Bordeaux a connu un été particulièrement chaud. Ce fut d'abord le mauvais coup du sort qui mit en panne les portiques du Verdon. Un terminal sans portiques c'est comme un repas sans vin, et à Bordeaux c'est un sacrilège! Fin août, le Verdon a connu sa seconde déconvenue. Le refus du renouvellement de la réservation de terrain à 4Gas pour le terminal méthanier sur le port par Dominique Bussereau, secrétaire d'État aux Transports. Une décision qui met un terme au projet. Fini le gaz au Verdon, fini les cuves qui vont défigurer l'entrée de l'estuaire de la Gironde et fini les méthaniers en entrée slalomant entre le phare de Cordouan et la pointe du Verdon. Une victoire des écologistes locaux ? L'activisme local a battu son plein pendant l'été avec de nombreuses affiches dans les magasins des stations balnéaires de la région. Les opposants ont surtout surfé sur la vague du risque d'explosion et de nouveaux navires attendus dans l'estuaire. Qui est allé sur les plages de la Palmyre à Saint Georges de Didonne ? À chaque navire qui passe, tout le monde regarde le spectacle, et c'est un Charentais qui vous le dit. Les risques existent, mais combien de terminaux méthaniers dans le monde fonctionnent quotidiennement sans soucis, à l'image de celui de Nantes/ Saint-Nazaire ? Dominique Bussereau a demandé aux cadres de trouver de nouveaux investisseurs. Que croyez-vous qu'ils font chaque jour, monsieur le Ministre, si ce n'est de travailler au développement de leur port ? Cette décision est surtout un retour au jacobinisme. La réforme portuaire de juillet 2008 a été bâtie autour d'un projet d'une plus grande autonomie des anciens ports autonomes. En décidant d'annuler un projet local, le secrétaire d'État aux Transports annule les premiers effets de cette réforme et place une épée de Damoclès au-dessus de la tête des présidents de directoire des Grands ports maritimes. Cette décision de retirer l'agrément à 4Gas peut faire jurisprudence. Désormais, après avoir convaincu le tissu économique local de l'intérêt d'une implantation dans un port, il faudra aussi obtenir l'assentiment de la tutelle ministérielle. Dans son rapport devant l'Assemblée nationale, Jean-Yves Besselat , député de Seine-Maritime a rappelé que la réforme met l'accent sur le « rôle d'aménageur renforcé des Grands ports maritimes ». La décision ministérielle « d'enterrer le terminal méthanier du Verdon » apparaît comme le premier coup de canif à l'application de ce texte. À l'Élysée, Claude Guéant relativise la décision de Dominique Bussereau en affirmant qu'elle ne condamne pas le projet. Et il confirme « l'attachement de l'Élysée au développement des ports et de la sécurité énergétique de la France ». Le terminal méthanier du Verdon a de l'eau dans le gaz.

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