par Philip Plisson, Yann Queffélec et Éliane Georges
Les Éditions de La Martinière ont réédité, en format plus maniable, « La Mer », l'oeuvre photographique de Philip Plisson accompagnée de textes de Yann Queffélec et d'Éliane Georges.
Amoureux de la mer, Philip Plisson la montre dans tous ses états : calme, mouvante et déchaînée, avec ses horizons bouchés et ses couchers de soleil enchanteurs. Il la survole ou l'observe au ras des vagues dans tous les coins du monde. Il s'attarde aussi sur ce qui la borde : récifs, îles, grèves et habitations de toutes sortes.
Ce livre s'ouvre sur un hommage à Tabarly, disparu en mer : « Merci Éric de m'avoir ouvert les yeux sur la mer et les bateaux » ! Le célèbre navigateur n'apparaît que pour fermer la boucle sur tout ce qui fréquente la mer : des bateaux de pêche aux navires de commerce et plates-formes pétrolières, sans oublier vieux gréements et multicoques de compétition. Et puis, il y a ceux qui en vivent : ouvriers des chantiers navals, pêcheurs, équipages et gardiens de phares. Enfin, Philip Plisson, l'un des rares photographes peintres officiels de la Marine, évoque les missions navales dans les profondeurs, en surface et dans les airs.
« Aucun progrès n'a banalisé la mer », écrit Yann Queffélec dans l'introduction, cette mer nourricière avec ses drames, ses héros, ses légendes et ses trésors engloutis au cours des siècles. Toutefois, le lauréat du prix Goncourt (1985) met en garde contre les dégradations écologiques : « Il n'est pas de mer aujourd'hui, quelle que soit l'ampleur de ses tornades, ou la profondeur de ses gouffres, ou la puissance de ses lointains, qui n'absorbe peu ou prou les poisons d'une époque encline à fermer les yeux sur ses torts ».
De son côté, Éliane Georges, journaliste bourlingueuse, remarque que « les Français ont beau avoir la réputation d'être des terriens, la mer exerce sur eux une fascination de plus en plus grande ». Elle rappelle les périls pour tous et la solitude absolue des coureurs des mers. « Partir, c'est toujours une délivrance ». Après les aventures individuelles et collectives, l'océan prend, au cours de l'Histoire, une dimension politique : « la puissance d'une nation se mesure alors à sa maîtrise des mers ».
En fin d'ouvrage, les légendes de ces images porteuses « de tendresse, d'émotion ou de rêve » en donnent quelques repères qui incitent à les revoir. Oui, on ne se lasse jamais de regarder la mer !
par Philip Plisson, Yann Queffélec et Éliane Georges
Éditions de La Martinière
412 pages dont 16 dépliants de 8 pages
24 ¤¤
ISBN : 978-2-7324-3946-4