Avec la grève de la faim observée par Alain Bourgeois, un salarié de la Société nouvelle de remorquage havrais (SNRH), le dossier du remorquage au Havre fait toujours des remous. Dans une lettre adressée au directeur du Grand port maritime du Havre, la CGT pointe du doigt la société de remorquage qui selon le syndicat ne respecterait pas ses engagements en matière sociale. Elle dénonce au passage « les dommages collatéraux de la libéralisation tant souhaitée des services portuaires.» Au port, on assure être en contact permanent avec le préfet qui a été saisi de l'affaire et qui a mandaté les affaires maritimes et l'inspection du travail pour rendre un rapport. Pour la CFDT et Alain Bourgeois, les dispositions du code du travail relatives aux congés payés ne sont pas respectées au sein de l'entreprise de remorquage. Pour étayer sa démonstration, le syndicat indique que l'inspection du travail a notifié à la direction de la SNRH de se conformer à la législation qui impose un congé minimum de douze jours ouvrables continus. Un article du code du travail prévoit en effet que lorsque les congés ne dépassent pas douze jours ouvrables, il doit être continu.
Le mouvement s'organise
Côté direction, Pascal Riteau, responsable de la SNRH au Havre, affirme qu'il n'a reçu à ce jour que deux lettres. La première émane de l'inspection du travail qui aborde le problème des congés payés soulevés par Alain BourgEois. « Je réaffirme qu'il n'a été constatée aucune infraction car à ce jour ces congés peuvent encore lui être attribués. La seconde lettre nous demande de ne pas ponctionner le salaire d'Alain Bourgeois. Nous avions émis des doutes sur son aptitude à embarquer et cette menace de notre part sur le salaire était purement formelle. Alain Bourgeois a consulté cette semaine un médecin des gens de mer qui lui a délivré un certificat d'inaptitude à embarquer. » Le 27 août, Alain Le Nay, coordinateur CGT des officiers du remorquage portuaire, s'est rendu au Havre pour apporter son soutien au gréviste de la faim. « La communauté du remorquage est en train de s'organiser. Nous informons notamment la base. Une réunion est prévue au Havre le 4 septembre. » Une délégation constituée de syndicats a également été reçu la semaine dernière en sous-préfecture du Havre. « Cette réunion n'a rien donné. Nous multiplions les contacts avec la CGT du port mais également avec les salariés de Boluda », explique Paul Golain, responsable CFDT. Seule action menée cette semaine pour soutenir le mouvement d'Alain Bourgeois, une distribution de tracts aux affaires maritimes. Pascal Golain indique qu'une délégation de salariés du groupe Boluda pourrait être reçue prochainement au cabinet du ministère de Jean-Louis Boorlo à Paris.
François Marendet a rejoint le Conseil régional des Pays de la Loire. Le 1er octobre, ce polytechnicien, ingénieur en chef des Ponts et Chaussés, prend la tête du service des transports et des déplacements. François Marendet, 53 ans, a été directeur général puis président du directoire du Grand port maritime de Nantes/Saint-Nazaire entre 2004 et 2009. En avril, il a été débarqué de ses fonctions. L'État avait refusé de signer les accords locaux passés avec les organisations syndicales pour l'application de la réforme portuaire.