L'été s'achève et les économistes ont décidé de voir la vie en rose, gonflés après quelques semaines de repos. Chacun y va de son couplet sur une reprise de l'économie pour le second semestre, avec néanmoins une réserve : cette reprise signifiera que la baisse va se tasser. Tout n'est donc pas si rose mais le noir de l'horizon vire légérement à l'azur. En juin, Philippe Louis-Dreyfus, lors de sa dernière conférence de presse comme président de l'Ecsa, alertait ses homologues sur la persistence de la crise surtout dans les vracs. «Le pire reste à venir avec une surcapacité structurelle». Et quand on se souvient qu'il a été le premier à prévenir des risques à venir début de 2008, ses prévisions prennent tout leur sens. Aujourd'hui, les analystes s'imaginent en prophètes. Un redressement épisodique du Baltic Index, quelques armateurs annonçant un «surbooking» dans les conteneurs et les voilà déchiffrant ces données comme un augure interprète un vol d'hirondelles à l'arrivée du printemps. Il est encore un peu tôt pour se réjouir. Le temps est maintenant à se pencher sur les causes de la crise qui a ébranlé l'économie mondiale et notamment le monde maritime. Si le tsunami financier a éffacé du paysage maritime certains aventuriers de la finance, le temps est venu de balayer devant sa porte.
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