Le fleuve et la route ont pris la majeure partie des trafics en pré et post-acheminements des trafics céréaliers. Les ports reliés à une voie d'eau ont su tirer profit de cet avantage en réalisant une grande partie de leurs approvisinnements par ce mode. Un phénomène qui s'exprime parfaitement à Marseille et à Dunkerque. À Rouen, avec la Seine, le fleuve tire son épingle du jeu mais est largement concurrencé par le ferroviaire. Seul le port de Sète, qui dispose d'un canal relié à ses quais, n'a pas su profiter de sa desserte fluviale.
Dans le sud ouest, l'acheminement des grains se fait essentiellement par camions aussi bien à La Rochelle qu'à Bordeaux, Bayonne ou Tonnay-Charente. À la Sica Atlantique, 80 % du tonnage est acheminé par camions. « Nous avons eu 20 % par fer pour cette campagne, indique Monique Grisel, de la Sica Atlantique. Le fer est en augmentation constante depuis 3 ans. Nous étions tombés à 5 %. Pour faire remonter le tonnage, nous avons passé une convention avec la SNCF. Nous programmons des trains complets un mois à l'avance : 22 citernes pour 1 700 t, soit l'équivalent de 50 camions. » L'objectif de la Sica est de continuer à progresser dans ce sens. Ce n'est possible que quand les silos des coopératives sont embranchés avec le rail.
Ces transports s'organisent soit sur des courtes distances (Saintes, Saint Jean d'Angély, Niort), des distances moyennes (Vienne) ou des longues distances (région Centre). La Sica a fait partir 210 trains pendant la campagne. L'objectif est d'arriver à 300 trains.
À Bordeaux, l'hinterland est peu important, 100 à 150 km. Le ferroviaire ne représente que 50 000 t sur un peu plus d'un million de tonnes de grains. Le transport fluvial en provenance des îles de la Gironde, ne représente que 3 500 t. Tout le reste vient par camions. Au port de Bordeaux, on espère que l'arrêté autorisant la circulation des 44 t sera étendue de 100 à 150 km. L'augmentation du tonnage par camion permet de mettre 18 % de camions en moins sur la route avec une baisse de 15 % des émissions de CO2 et un transport plus concurrentiel de 20 %, selon les chiffres donnés par le port. À Bayonne, les grains viennent uniquement par camions.