Ces deux jours de discussion se sont terminés par un constat officiel assez pessimiste explicité par une déclaration de l'ambassadeur norvégien, Harald Neple, qui préside le groupe de travail de l'Organisation de coopération et de développement économiques.« Dans pratiquement tous les États, une crise financière sans précédent a entraîné une forte contraction des investissements, de l'activité économique et du commerce international. Grâce à un carnet de commandes très bien rempli, le secteur de la construction navale a paru dans une certaine mesure, relativement épargné par la crise. Mais dans les six derniers mois, les nouvelles commandes ont chuté de 90 % et le nombres des annulations a augmenté. De fait, une surcapacité significativedevient de plus en plus préoccupante.
Rares sont les États qui, dans leur palette de mesures de soutien à leur économie, ont prévu des dispositifs pour aider la construction navale. À ce jour, les mesures d'aides se sont limitées à des prêts et la fourniture de garanties afin de faciliter le financement des commandes pour les acheteurs et des fournitures pour les chantiers.
Le besoin d'actions concertées en vue de trouver une solution à la surcapacité de la construction navales est maintenant identifié. Les représentants des États plaident pour que les gouvernements résistent à la tentation de mettre en place des mesures protectionnistes et/ou des dispositifs risquant de fausser la libre concurrence.
Les principaux facteurs de distorsion de la concurrence seront examinés en détail durant la réunion de décembre ainsi que l'inventaire des possibles mesures de soutien à l'industrie. Les États non membres de l'OCDE et disposant d'une construction navale significative seront invités à se joindre a à la réunion.
Compte tenu de l'évolution rapide de la situation, tous les participants ont estimé nécessaire que toute mesure gouvernementale susceptible d'avoir un impact sur la construction navale fasse l'objet d'une transparence totale.
Il y a une incertitude considérable sur le délai nécessaire pour enregistrer une amélioration de la situation. Mais celle-ci ne se produira pas avant un certain temps compte tenu de la surcapacité de la flotte de commerce, qui augmente au fur et à mesure de la livraison de nouveaux navires commandés il y a quelques années et de l'excédant potentiel en capacité de production ».
De 22,2 Mtjbc à 1 Mtjbc en un peu plus d'un an
Dans le détail, le groupe de travail note que les commandes nouvelles sont passées de 22,2 Mtjbc (tonneaux de jauge brute compensée) à la fin du 3e trimestre 2007 à 12,3 Mtjbc un an plus tard, puis à un peu plus d'un million à la fin d'un dernier trimestre 2008 et au terme des trois premiers mois de 2009. Tous les pays constructeurs ont enregistré des chutes exceptionnelles de commandes. Certains n'ont rien signé depuis les douze derniers mois.
Avec un total de 151 Mtjbc cumulés à la fin de mars 2009, la Corée, le Japon et la Chine se partagent plus de 80 % du carnet de commandes mondiales. Ce qui représente environ quatre ans de travail sur la base de la productivité de 2008. Il est très difficile d'estimer l'impact réel des annulations de commande ou des reports de livraison sur les carnets de commandes, souligne le communiqué. Il existe une forte crainte que la surcapacité de production, qui posait déjà un problème lorsque les carnets de commande étaient pleins, ne devienne beaucoup plus sérieuse au fur et à mesure que les chantiers livreront leurs navires.
Certains États demandent même la reprise des négociations sur la définition d'un nouvel accord sur les aides à la construction navale. Les négociations avaient été suspendues en 2005. Nécessité ferait donc loi.