«Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà. » l'aphorisme de Pascal a été mis au goût du jour avec la grippe A. Le 31 juillet, l'escale du navire de croisière Voyager- of-the-Seas de Royal Caribbean a provoqué un tumulte médiatique. Quelques cas de grippe parmi l'équipage ont déclanché un grand plan préfectoral que seule l'administration française est capable d'établir. À côté, l'arrivée du Grand-Saint-Antoine qui apporta la peste à Marseille en 1720 était de la roupie de sansonnet. Une dizaine de communiqués de la préfecture annonçaient tour à tour la consignation de l'équipage (1500 personnes) avant de préconiser l'interdiction de débarquement des passagers (3 500) avant que la mesure soit en partie levée. Une équipe de la DDAS était dépêchée sur les lieux pour établir un cordon sanitaire face au risque. « À son bord, 60 membres d'équipage sont atteints par le virus de la grippe A H1N1. 70 autres présentent des signes de la maladie », a affirmé la Préfecture en déployant son bouclier.
Curieusement, le lendemain, l'arrivée du même navire à Barcelone, tête de ligne, s'est effectuée « normalement ». Aucune mesure spécifique n'a été prise. La presse catalane n'a évoqué d'ailleurs qu'un seul cas de grippe A à bord du Voyager of the Seas. Le pays qui a donné son nom à une grippe en a sans doute vu d'autres.