Swire Shipping Agency, l'abandon de Bank Line

Article réservé aux abonnés

Le groupe Swire Shipping fait partie de ses armements traditionnels implantés depuis des décennies. Créé au début du 19° siècle, la division maritime du groupe Swire est aujourd'hui largement étendue. Dans l'organigramme du groupe, Swire Shipping dépend de John Swire & Sons Limited, une société d'origine britannique. Depuis son origine, l'armement assure des relations entre l'Europe, l'Asie et les îles du Pacifique. Au fil des ans, le groupe a grandi pour devenir, sur la région du Pacifique sud, un acteur majeur dans le maritime. La force du groupe a été d'assurer pendant presque 100 ans, une liaison directe depuis l'Europe sur les îles du Pacifique au travers de son service Westabout Round The World service (WRTW). Une liaison qui offre un temps de transport de 50 jours entre l'Europe et la Nouvelle Calédonie, avec un départ mensuel. Un trafic en import qui se remplit en marchandises conventionnels et qui, compte tenu de ses escales dans les îles du Pacifique repart avec du fret. Il profite de ses touchées de Vanuatu, les îles Solomon et la Papouasie Nouvelle Guinée pour faire le plein. Cette ligne du groupe Swire a cependant fait les frais de la crise. Le 22 juin, l'armement annonce la fermeture de la ligne. La célèbre Bank Line jette l'éponge. « Dans le climat économique actuel et compte tenu du prix des soutes, cette ligne n'est plus rentable », indique un texte de l'armement. Assuré par cinq navires rouliers, l'armement propose une offre de remplacement avec son service EPE (Europe Pacific Express). À la différence de Bank Line, l'EPE offre des liaisons entre l'Europe et les îles du Pacifique par transbordement à Singapour. Depuis l'Europe du nord et la Méditerranée vers Singapour, le groupe Swire prend des espaces sur les navires des armements asiatiques Cosco, OOCL, K Line et Hanjin. à Singapour les conteneurs sont chargés sur les navires de TOL (Tasman Orient Line) avec une fréquence d'un navire tous les 10 jours.

Le groupe est aussi largement présent sur les trafics avec la Nouvelle Zélande et l'Australie. Depuis les ports d'Auckland, Wellington et Tauranga vers Nouméa, Swire propose, au travers de sa participation dans TOL une liaison régulière avec un bateau tous les 20 jours. Sur l'Australie, Swire a récemment changé son fusil d'épaule en modifiant son service. Traditionnellement, le groupe arrivait sur l'île avec son service Crocodile Container Service. Quand l'armement a décidé de mettre un terme à ce service, le concurrent MSC s'est retrouvé en situation de quasi-monopole sur la relation avec l'Australie. La clientèle s'est retournée vers Swire pour disposer d'une offre concurrente. Le groupe remanie alors son offre. Après avoir supprimé le Crocodile Container Service, il redessine les dessertes dans les îles du Pacifique sud. Dans le même temps, il décide de modifier son service Trans Tasman entre la Nouvelle Zélande et l'Australie en ajoutant une escale à Nouméa. Le 12 juin, le premier navire effectue la nouvelle rotation. « La nouvelle configuration de ces services permet d'utiliser le port de Nouméa comme plate-forme de transbordement », explique Frédéric Clos, directeur de Swire Shipping Agency à Nouméa. Désormais, en sortie d'Australie, les navires touchent Nouméa avant de repartir pour la Nouvelle-Zélande. Une position qui vient directement concurrencer MSC. Dans le port de Nouvelle-Calédonie, les boîtes sont transbordées pour ensuite repartir vers les îles du Pacifique de Vanuatu, Fidji, les îles Solomon, les îles Marshall et Tahiti. Pour assurer ce service de feedering, Swire Shipping utilise les navires de Greater Bali Hai. « Pour la première fois, Nouméa devient une plaque tournante dans la région avec 150 conteneurs tous les 15 jours. Nous avons donc besoin d'offrir un service de qualité dans le port pour ne pas décevoir nos clients et consolider ce nouveau statut de la place néo-calédonienne », continue Frédéric Clos.

Le groupe Swire dénote par rapport à ses concurrents. « Pendant les années fastes, le groupe n'a pas entrepris de construction de navires. Une stratégie qui nous permet aujourd'hui d'afficher une sérénité financière. » Aujourd'hui, dans la période de crise, le groupe cherche de nouvelles opportunités et réfléchit à reprendre les 39 % lui manquant dans le capital de TOL.

Dossier

Archives

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15