Le groupe Sofrana a su diversifier ses activités. Outre la manutention (voir article p.18), le groupe est actif dans l'agence de ligne et l'armement. Il représente les intérêts des armements comme Hapag Lloyd. Ce dernier dispose d'espaces sur les navires du groupe CMA CGM. En outre, dans le roulier, Sofrana est agent de Hoegh (voir article p.23). Dans son arc, le groupe Ballande dispose aussi d'une structure armatoriale au travers de Sofrana Lines. Installé en Nouvelle-Calédonie depuis plusieurs décennies, cet armement, à l'origine Société Française de Navigation, a étendu son spectre d'activité dans les îles du Sud Pacifique. Aujourd'hui Sofrana achète des slots sur les services de PDL. Ces services lui permettent de relier avec une fréquence de 10 jours à 15 jours les îles du Pacifique sud, l'Australie et la Nouvelle Zélande avec le port de Nouméa. « Sur l'Australie, reconnaît François Burnouf, nous sommes confrontés à une concurrence vive de la part de MSC. L'armement transborde des boîtes à Melbourne, ce qui leur permet d'offrir des tarifs bas. Depuis leur arrivée sur cette rotation, ils se montrent agressifs commercialement. » Sur l'Asie, Sofrana dispose d'un mandat d'agent avec l'armement Tol (Tasman Orient Line, appartenant au groupe Swire). Un marché en forte progression sur les dernières années et qui a encore un bel avenir devant lui. Pour Sofrana, TOL représente un navire par mois. L'armement propose un service en transbordement depuis l'Asie, à Singapour pour une desserte avec une fréquence hebdomadaire.
Au-delà de ces activités purement maritimes, Sofrana s'est aussi diversifié dans les transports terrestres. « Nous développons le transport par barges pour acheminer sur les sites des usines de traitement du nickel du matériel », explique François Burnouf. Ces barges maritimes sont tractées par des pousseurs de la société Réviso, d'une puissance de 1200 cv. Elles peuvent emporter quelque 1200 t de fret et 120 EVP. En achetant cette unité, Sofrana se place sur le transport d'engins lourds vers les mines et les usines. Aujourd'hui les trois usines sont quasiment finies de construire. Les barges vont désormais servir à transborder dans le port de Nouméa des marchandises et du matériel pour les mines. Une façon plus aisée d'acheminer le matériel lourd vers les sites de production pour éviter un réseau routier qui n'est pas toujours adapté aux besoins de l'industrie.
Pour l'avenir, le groupe demeure plutôt optimiste. La population locale ne cesse d'augmenter, constate la direction de Sofrana. L'activité devrait suivre ce mouvement et donc profiter à toute la place portuaire. Sofrana sème les graines de sa réussite.