Jean-Pierre Héraut, président-directeur général de TTI-SDV Nouméa, analyse avec réalisme la situation néo-calédonienne. Après avoir été écartée dans la logistique du projet de Goro Nickel, la société du groupe Bolloré vient d'échouer pour le projet d'usine dans le nord, à Koniambo. « Notre élimination du projet de Goro Nickel est avant tout politique. Nous avons maintenant répondu à l'appel d'offres pour les sous traitants qui travailleront dans cette usine. Ce sont plusieurs centaines de commandes pour livrer des colis qui vont de la bougie de l'engin de chantier à des masses indivisibles de 20 t », explique Jean-Pierre Héraut. Sur le projet de l'usine du nord, il reste dubitatif sur l'appel d'offres. « Nous avons répondu par l'intermédiaire de notre société à Singapour avec SDV International. » Le résultat n'est pas encore rendu mais le président-directeur général de TTI-SDV ne se fait que peu d'idées sur un résultat positif.
Peu importe, TTI-SDV demeure malgré tout un acteur important sur le port. Et déjà il regarde les projets de l'autorité portuaire, notamment la construction de l'entrepôt. «C'est une bonne chose. Maintenant le port va investir des sommes importantes dans un outil qui risque d'être un peu surdimensionnés. À voir. » Le patron de TTI-SDV ne cache pas son intérêt pour ce projet. Il a besoin de places pour traiter ses marchandises. De plus, il est le seul, de la place portuaire, à disposer d'un agrément sûreté et IATA. Il veut profiter de cet avantage.
Dirigeant de TTI-SDV, Jean-Pierre Héraut endosse aussi la casquette de président du Spadet, syndicat des transitaires de Nouméa. À ce titre, il se positionne comme un fervent défenseur du système AP+. «J'ai été constaté sur place le bon fonctionnement de ce système, explique Jean-Pierre Héraut. Je souhaite maintenant convaincre l'autorité portuaire et les opérateurs locaux. » La pierre angulaire de ce dossier est l'audit à mener pour estimer les besoins. « Cet audit doit être financé par le Spadet. Il représente un investissement d'environ 50 000 e. » Et après avoir fait le tour de la place, il constate avoir des partisans de ce système avec notamment les Douanes. Les professionnels portuaires, les transitaires et les douaniers, militent dans le même sens, aucune marchandise ne doit entrer sur le territoire sans payer les taxes afférentes et sans être contrôlées. De plus, ce système AP+ alimentera l'informatique locale des douanes, Sydonia. Jean-Pierre Héraut a été reçu par la CCI pour exposer son point de vue. L'audit de la place portuaire doit se dérouler sur la seconde moitié de l'année. « Si toutes les décisions sont prises en temps et en heure, nous pourrions disposer de ce système à la fin de l'année 2010 », déclare le président du Spadet.