L'arrivée de Mediteranean Shipping Company en 2006 ne s'est pas faite sans remous. En juin 2006, l'armement italo-suisse, vient bousculer les armements traditionnels implantés en Nouvelle-Calédonie. Une arrivée qui coïncide avec celle de son concurrent direct, Maersk Line. La réaction sur les quais ne se fait pas attendre et il faudra de nombreuses négociations pour que la situation s'apaise. Dès l'année suivante, l'armement monte en puissance. Trois ans après, MSC fait partie du paysage néo-calédonien. « Nous nous sommes installés doucement », explique Laurent Spano. L'armement italo-suisse a profité de son intégration sur le marché australien pour étendre son offre sur la Nouvelle-Calédonie. « Nous sommes parmi les premiers armements mondiaux sur ce pays avec 50% de parts de marché. Nous avons alors créé un service de feedering entre Sydney et Brisbane vers Nouméa. » Et en Nouvelle-Calédonie, MSC a choisi d'appliquer ses principes de s'installer en propre avec une agence indépendante. Un navire de 800 EVP, le MSC-Prony, assure sur une fréquence hebdomadaire la liaison entre le Caillou et l'Australie. Dans le schéma logistique de MSC, l'escale à Sydney permet de massifier les flux en provenance du monde entier. « Au final nous nous plaçons dans le tiercé de tête pour les importations depuis l'Asie et l'Europe », affirme Laurent Spano. À chaque escale, MSC traite quelque 200 mouvements par escale. À l'export, l'armement charge principalement des déménagements et un peu de nickel en sortie de l'usine de la SLN (Société Le Nickel).
La baisse de trafic généralisée depuis le début de l'année a peu touché l'armement. Si les trafics affichent une diminution de 20% sur les premiers mois de l'année, MSC ne perd « que » 5% à 10%. Une situation qui se comprend difficilement. Laurent Spano constate une diminution des taux de fret sur la région depuis plusieurs mois sans que la demande ne reparte. De là à diminuer la taille des navires, l'armement n'y pense pas. D'ailleurs, la capacité actuelle du navire se justifie amplement. « Le trafic de la Nouvelle-Calédonie ne justifie pas de mettre des navires de plus grande capacité. Le système déployé est parfaitement rôdé. »
Avec sa pole position, l'armement suisse est réaliste sur le potentiel de développement de l'île. L'usine du nord est en cours de construction. Parfois, MSC arrive à réaliser des trafics pour le site de Koniambo, dans le nord. L'usine de Goro est en phase de test. « L'appel d'offres se fait par les transitaires », continue Laurent Spano. Son approche du marché est de privilégier les relations avec tous les transitaires de la place. « Nous avons des contacts commerciaux avec deux ou trois chargeurs principaux. Pour le reste nous assurons le rôle de fournisseur de service maritime pour les transitaires qui assurent, pour notre compte, la partie terrestre de livraison des conteneurs. » Une stratégie qui porte ses fruits. L'armement affiche sa position de premier de la classe, à l'import, toutes destinations confondues.