Le Port autonome de Papeete serait-il à la croisée des chemins sur son évolution ? Le Port cherche une réponse à l'évolution des trafics internationaux. Le trafic de fret conteneurisé demande toujours plus d'espace, les navires grossissent, les tirants d'eau augmentent, mais des travaux sur le quai au long cours actuel et la passe apparaissent trop onéreux. Après avoir renoncé à construire un nouveau port commercial à l'autre bout de l'île, en raison du coût de construction d'une digue, le port a lancé des études d'une extension du port vers l'Est.
Pour améliorer la sécurité nautique de l'accès actuel, le fond de la passe a été nivelé en 2008.
Une première grande décision est phasée : le dépôt de carburant de Fare Ute, aujourd'hui considéré comme trop proche des activités urbaines, sera installé sur la digue Est, en 2012. Son terminal est aussi condamné, et le Port remet en exploitation, en 2010, le terminal de Motu Uta. Pour pallier la saturation du quai au long cours actuel, la construction d'un second quai de 150 m est décidée, à l'intérieur de la rade actuelle.
Le port doit faire face aussi à une saturation des quais de cabotage : 110 m supplémentaires viennent d'être livrés, dans le bassin ouest, qui seront prolongés dans une seconde phase, et avant la fin de l'année, l'ex-quai du transit aura 40 m supplémentaires.
Le trafic de bornage vers Moorea, 1,7 millions de passagers annuels, avec des véhicules, exige la mise en place d'une gare maritime. Après avoir annulé un premier marché, un nouveau projet, moins ambitieux, mais répondant au mêmes besoins de séparation des trafics véhicules et piétons grâce à des passerelles, va être lancé cette année, pour une mise en service en 2011. Le budget global s'élève à 21 millions d'euros.
Enfin, la vétusté de la cale de halage et le retrait du dock prévu en 2014 créaient une inquiétude pour la réparation navale à sec. Le Port a lancé à mi-2009 une réhabilitation de la cale pour une charge de 500 t. Les travaux doivent durer un an, et le port s'oriente vers le remplacement du dock par un outil similaire.
Le Port n'oublie pas la croisière, avec un nouveau duc d'albe pour l'amarrage des paquebots, et la mise en place d'un cheminement couvert pour les croisiéristes.
Au bilan, le Port autonome de Papeete consacre en 2009 environ 12,5 Me à l'investissement.
Une forte baisse du tonnage total des marchandises (-5 % à ) caractérise l'année 2008. Ainsi, les importations totalisent 1 018 230 t (-4,1 % par rapport à 2007) et les exportations 30 740 t (-12,5 %). La baisse de 3,4 % des produits secs, soit 20 000 t (à 561 982 t en 2008) et celle de 4 % des importations de produits pétroliers (450 000 t) reflètent l'atonie de l'économie locale. En parallèle, le volume de conteneurs pleins débarqués est en baisse de 488 EVP, -1,4 %, pour 35 538 EVP, une baisse à imputer au 20 pieds, plutôt qu'aux 40 pieds, en augmentation de 3,1 %.
Avec 222 escales, -5,5 %, les touchées accusent la réorganisation de la ligne CMA-CGM, et la disparition de New-Pacific Shipping en 2008.
Avec le trafic international, le port de Papeete accueille un trafic de cabotage. La crise est là puisque 2008 accuse une baisse de 2,2%, pour Moorea (463 885 t) et de 10,9 % pour les autres îles, à 298 209 t, soit 762 000 t environ au total. Le fret retour des îles autres que Moorea vers Papeete est très minoritaire, et les ressources agricoles, coprah, nacre, poisson, soit environ 14 000 t, y compte pour 33 % environ.
Papeete accueille aussi la croisière, soit plus de 102 000 croisiéristes en 2008, en recul de 3 %, en paquebots internationaux basés à Tahiti ou de passage, et le cargo mixte Aranu-3. Ce dernier, pavillon français, allie croisières et commerce, avec les difficultés des îles isolées. Il a séduit ainsi près de 4500 passager, une baisse malgré tout de 5 %. En 2008, le Star- Flyer, de faible capacité, a rejoint Tahiti, tandis que le Tahitian-Princess l'a quittée. Avec le Paul-Gauguin, ces croisières ont attiré près de 65 000 croisiéristes, en légère augmentation de près de 2 %. En janvier 2010, le Star- Flyer quittera aussi Tahiti.