« Des grosses lacunes », « des prévisions de trafic non argumentées et irréalistes », « aucun plan d'action interne ou externe, aucune vision sur l'évolution interne de l'établissement et son adaptation à ses nouvelles missions », « il n'est pas au niveau du business plan qu'on est en droit d'attendre, au vu des enjeux, et ressemble davantage à une recompilation d'éléments déjà connus et engagés, notamment pour les investissements ». Ces appréciations peu amènes, portées au lendemain du plan stratégique du GPMM n'émanent pas d'un quelconque syndicat jusqu'au-boutiste mais bien de l'ensemble des organisations professionnelles du port. Les principales organisations patronales ont d'ailleurs dit leur fait lors d'une rencontre avec les sénateurs Revet et Nègre, chargés du suivi de la réforme portuaire.
Dans un document confidentiel, ils dénoncent le laxisme de la direction du GPMM dans le récent conflit sur le terminal de Mourepiane : « La direction du port s'est montrée totalement absente dans la gestion de cette crise et incapable d'engager des discussions avec ses employés, posant de fait les agents maritimes en interlocuteurs directs des grévistes. » Et, au pays de la pétanque de pousser le bouchon un peu plus loin : « Il semble aujourd'hui nécessaire que l'État commence à réfléchir à des mesures d'accompagnement à une réduction des effectifs du GPMM, qu'il cesse de communiquer sur la sécurisation absolue de l'emploi et son rôle dans l'économie, discours qui encourage les jusqu'au-boutistes nostalgiques de l'économie mixte. »
Enfin bouquet final, les auteurs développent un faux étonnement et un vrai argument de fond : « Il est par ailleurs jugé surprenant que l'on ait confié aux directeurs des ports la mise en oeuvre d'une réforme qui réduit leur champ d'action et dessert leurs intérêts ».
À Marseille, il semble que les jusqu'auboutistes sont de tous les bords...