La création en Tunisie d'un Institut des métiers de la mer ou d'une École de la marine marchande est suivie de très près par Marseille-Fos. D'une part parce que la France coopère de près à un projet qui pourrait se concrétiser à Radès pour la prochaine rentrée, avant d'être installé à la Goulette. Ensuite parce que le port marseillais y voit l'occasion de créer un partenariat, notamment autour de son Centre international de formation aux outils portuaires (Cifop).
Mis en service sur la Fossette en juillet 2007, le Cifop instruit depuis cette date des agents à la conduite d'engins portuaires, portiques et grues. Le PAM d'alors avait investi quelque 1,8 M¤ dans cet équipement de simulation au réalisme ébouriffant, alors que le statut des portiqueurs et autres conducteurs sur les terminaux faisait déjà débat. À la veille de leur versement dans le privé, réforme portuaire oblige, certains se demandaient ce qu'allait devenir ce centre public qualifié d'international pour valider un investissement qui débordait les frontières de Marseille-Fos avec une capacité de formation de 150 à 200 personnes par an, plus que tous les grutiers et portiqueurs réunis.
Jean-Claude Terrier veut croire que certains élèves du futur Institut tunisien, notamment ceux formés au secteur portuaire, pourraient profiter du Cifop. Cet outil de formation par simulation a une « vocation méditerranéenne », a assuré le directeur général du GPMM en évoquant cette possibilité. Lors de l'inauguration du centre de simulation, les responsables portuaires avaient alors parlé d'un possible contrat avec un constructeur européen de portiques pour la formation à la conduite de leurs engins et de touches sur d'autres ports, notamment africains.
À l'époque, le coût d'une session de formation était estimé aux environs de 8 000 ¤, à raison de 400 ¤ par jour.
R.V.