Nous l'avions évoqué il y a deux mois. Les chantiers toulonnais de la DCNS pourraient reprendre une partie de l'activité de l'ex-Union Navale de Marseille. Mise en liquidation judiciaire le 10 mars, la filiale du groupe espagnol Boluda laisse 130 salariés sur le carreau. Depuis, ils occupent les locaux proches des formes.
Le rapprochement avec le chantier spécialisé dans la réparation navale militaire avait été proposé par Bernard Thibault. Le leader CGT l'avait évoqué pour sauver la réparation navale industrielle marseillaise. Le groupe Veolia qui était, par ailleurs, en pourparlers avec Thales, l'autre actionnaire de la DCNS, n'était pas trop hostile à une solution favorable aux besoins de la SNCM et de sa flotte de 11 navires.
L'idée a fini par être entendue par le Premier ministre. Dans un échange de courrier avec le secrétaire général de la CGT, François Fillon a accepté le principe d'une rencontre entre une délégation de représentants des personnels impliqués et un membre du cabinet de la ministre de l'Économie. À l'ordre du jour de cette réunion, l'idée de la création d'un groupement d'intérêt économique autour de la DCNS, société détenue en majorité par l'État français pour occuper les formes de radoub laissées vacantes par la liquidation de l'UNM. Des syndicalistes de l'UNM et de DCNS-Toulon se rendront donc au rendez-vous, fixé au 16 juin avec Pierre-Alexandre Teulié, conseiller de Christine Lagarde chargé des questions de l'emploi, de l'industrie et des participations de l'État.
Dans le même temps, les sous-traitants de la réparation navale à Marseille étudient un plan de relance pour la rentrée qui comprendrait la reprise d'une partie des personnels de l'ex-UNM. Enfin, le GPMM prépare le lancement, avant fin juin, d'un appel d'offres pour les deux grandes formes de radoub, 8 et 9, laissées inoccupées avec un choix intervenant au premier trimestre 2010. Il se murmure qu'un industriel européen serait d'ores et déjà intéressé.