Les différents pays d'Amérique du Sud sont d'importants producteurs de marchandises réclamant un transport sous température dirigée. Pour se faire une idée, il faut savoir que le Brésil a exporté l'an dernier environ 5 Mt de viandes.
Les trafics sous température dirigée assurés entre le continent sud-américain et les ports français demeurent relativement modestes, mais significatifs. En reprenant les chiffres de 2007 disponibles pour tous les ports français concernés, c'est à peu près 240 000 t de produits sous température dirigée qui sont manutentionnés dans les trois ports principaux : la première place revient au port du Havre avec 116 000 t, devant Dunkerque (73 100 t) et Marseille (50 600 t).
Le Havre : poissons et viandes en tête
Pour l'année 2007, ce type de trafic a totalisé environ 116 000 t au port du Havre : 95 700 t ont été réalisées à l'importation et 20 200 t à l'exportation. En ce qui concerne les entrées, on peut répartir grosso modo les volumes entre les poissons et crustacés (la moitié), la viande (un quart) et l'ensemble des autres produits (un quart). Si les poissons et crustacés sont originaires de la quasi-totalité des pays sud-américains, les trafics de viande sont concentrés entre le Brésil (très majoritaire), l'Argentine et l'Uruguay. Pour le poisson, la côte Pacifique occupe une position importante avec plus de 22 000 t (dont 19 000 pour l'ensemble Chili/Equateur/Pérou), mais le Brésil est également un acteur majeur (15 000 t).
Tous ces trafics sont conteneurisés, essentiellement avec des conteneurs de 20 pieds, en particulier pour les viandes dont la densité est importante. De plus, les expéditions de viandes « chilled » (non congelées, transportées à + 2/+ 4 °C) nécessitent une bonne ventilation. Ces trafics de viandes ne réclament pas d'interventions particulières, étant déjà préemballées par types de qualité. Il n'en est pas de même pour les poissons. Ceux-ci requièrent des opérations complémentaires au Havre : découpage des plaques de poissons, mise en sachet, etc. Il est également possible de poursuivre le reconditionnement jusqu'à la mise en place des étiquettes et des codes-barres.
Côté exportation, le port du Havre voit passer des trafics de pommes. « Elles sont originaires de la région Anjou et du sud de la France », explique Linda Douet, responsable du pole promotion internationale au port du Havre. Les producteurs français développent leur présence sur les marchés sud-américains, au Brésil en particulier, pays sur lequel ils réalisent le tonnage le plus important.
Au Havre sont implantées de nombreuses entreprises disposant de capacités sous température dirigée : Seafrigo (300 000 m3), Dugrand (36 000 m3), Entrepôts de l'Océan (22 000 m3), CapGel (17 000 m3), Transinter (21 000 m3) et Sogedial (environ 30 000 m3).
Des fruits pour Dunkerque et Marseille
Sur la façade ouest, Dunkerque est également un acteur de poids, avec notamment des trafics de fruits. En 2007, le port en a reçu 73 000 t, majoritairement des bananes. En 2008, le tonnage a légèrement augmenté (76 000 t).
En Méditerranée, le trafic est fortement orienté sur les fruits et légumes. Pour l'année 2007, le tonnage traité s'élève à 50 600 t (la meilleure année de la période 2005-2008), dont 49 200 t à l'import. Les fruits et légumes en représentent 41 400 t. Malheureusement, en 2008, le tonnage a diminué à 23 300 t au total, et 22 800 t aux importations (14 800 t de fruits et légumes). Le port de Marseille indique que la contraction du trafic s'explique notamment par une diminution des services desservant le port en direct.