Entre 2000 et 2007, les exportations européennes vers le continent sud-américain sont passées de 55,6 à 71,4 Mde, soit une progression moyenne annuelle de 4 %. Cependant, en 2007, cette zone représentait 6 % des exportations européennes, un pourcentage encore faible.
Les importations en provenance d'Amérique latine ont crû à un rythme deux fois supérieur (8 % en moyenne pendant la période 2000-2007) pour atteindre 88,8 Mde en 2007, soit 6 % des importations totales européennes. Le solde des échanges est traditionnellement favorable à l'Amérique latine (17,4 Mde en 2007).
Ce surplus est la résultante de structures de flux très différentes. L'Amérique latine vend essentiellement des produits de base plus ou moins transformés : minerai de fer, soja, café, cuivre, charbon, cellulose, fruits, jus d'orange, viande, etc. C'est ce qui explique l'importance traditionnelle des terminaux de vracs solides. En revanche, l'Union vend principalement des produits manufacturés.
des exportations
Au cours de la période récente, les pays latino-américains ont fait preuve d'un grand dynamisme en matière d'exportations, conformément aux recommandations des organismes internationaux. Outre le développement des exportations de produits de base (soja, minerai de fer...), ils ont poussé les courants d'exportation de produits manufacturés. Le Brésil est le pays le plus avancé puisqu'il a réussi à développer des exportations de produits industriels tels que les véhicules, les équipements automobiles, les avions d'Embraer ou les compresseurs.
Globalement, les États-Unis demeurent le premier partenaire commercial de l'Amérique latine. Le poids de l'Europe dans le commerce de ce continent varie selon les zones. Le commerce du Mexique se réalise en grande majorité avec les États-Unis, et le Vieux Continent ne représente en moyenne que 15 % des échanges extérieurs. En revanche, l'Europe est le principal partenaire du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) ainsi que du Chili.
La position européenne est nettement plus forte en matière d'investissements étrangers, puisque l'Union arrive en tête avec 90 Mde en 2003, les flux étant concentrés principalement dans la zone du Mercosur (Argentine et Brésil). Les entreprises européennes sont présentes dans les grands secteurs d'activité, notamment l'industrie automobile (Volkswagen, Fiat, Renault, PSA, etc.), le secteur financier (Banco Santander) ou les hydrocarbures (Repsol, Shell, Galp...).
Développement des négociations
Au cours de la période récente, la Commission de Bruxelles a développé une stratégie de renforcement des liens commerciaux au moyen de la négociation d'accords d'association comportant des traités de libre-échange. Des accords ont été signés avec le Mexique (1997) puis avec le Chili (2002). Des négociations sont en cours avec les pays d'Amérique centrale ainsi qu'avec la Colombie et le Pérou. Elles devraient être bouclées cette année.
En revanche, la négociation avec le Mercosur est bloquée, essentiellement en raison du refus européen de procéder à une large ouverture du marché aux produits agricoles. L'Argentine et le Brésil disposent d'une agriculture puissante et très compétitive en raison aussi bien de la qualité des produits, des faibles coûts, de la diversité de l'offre que du potentiel du développement, tant en termes de surface que de rendement. La négociation a peu de chances de reprendre au cours des prochains mois.
Cette absence d'accord représente un lourd handicap, non seulement pour les exportations européennes, mais aussi pour la présence des investisseurs. Et ce d'autant plus que l'Amérique latine intéresse désormais de nombreux pays. Les États-Unis ont décidé de relancer leurs exportations sur la zone. La Chine mène une offensive en règle. En 2009, elle est devenue le principal partenaire commercial du Brésil, détrônant ainsi les États-Unis.