Féerie indienne, des rivages de l'Inde au Royaume de France

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Le musée d'art et d'histoire de Lorient présente, en partenariat avec celui de l'impression sur étoffes de Mulhouse, une exposition sur les cotonnades imprimées, dites « indiennes ».

Ces toiles de coton colorées servent à l'habillement des femmes et comme tentures religieuses dans les temples. Depuis des siècles, l'Inde produit du coton en grandes quantités et ses artisans savent fixer des couleurs capables de résister à des lavages répétés et aux agressions du soleil. Personne ne maîtrise ces savoir-faire en Europe à l'époque. Les agents de la Compagnie des Indes les découvrent au XVIIe siècle, mais ne les utilisent que comme monnaie d'échange contre les épices (poivre, cannelle, muscade et girofle). En revanche, leurs concurrents britanniques les vendent avec succès dans toute l'Europe. De 1719 à 1769, les textiles de l'Inde représentent près des trois quarts des cargaisons transportées par la Compagnie française des Indes entre la côte de Coromandel et le port de Lorient. Ils font une telle concurrence aux laine, soie, lin et chanvre qu'ils sont prohibés en France et en Angleterre, mais pas aux Pays-Bas... qui en tirent tout bénéfice ! En France, la prohibition engendre une contrebande de grande ampleur, qui génère à son tour des lois encore plus restrictives. Les femmes portant des robes d' indiennes en public risquent de se les faire arracher. Quant aux trafiquants, ils encourent les galères et, en cas de récidive, la peine de mort par pendaison. La Compagnie des Indes n'est autorisée à poursuivre son commerce d'indiennes... qu'à condition de les réexporter ! Finalement, la prohibition d'impression sur étoffes est levée en 1759. Entre-temps, le port de Lorient est devenu une des portes d'entrée des indiennes en Europe. De son côté, la cité indépendante de Mulhouse, qui ne fera partie de la France qu'en 1798, prospère grâce à ses manufactures de cotonnades imprimées. Elle compte en effet une importante population d'imprimeurs protestants, qui ont quitté la France après la révocation de l'édit de Nantes (1685).

L'exposition, qui a déjà été montrée à Mulhouse, présente 400 indiennes, dont 23 tentures et 13 éléments de costumes. La plus grande mesure 3,94 m sur 3,39 m. La plus fine croise 42 fils de chaîne et 41 fils de trame de coton sur un cm2 !

Féerie indienne

Lorient, jusqu'au 14 décembre

Musée d'art et d'histoire de la ville de Lorient

Tél. : 02 97 82 19 13

Fax : 02 9782 42 88

museeindes@mairie-lorient.fr

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