La tension monte à Anvers entre l'intersyndicale formée par la CSC Transcom/ UBOT et CGSLB et le patronat portuaire. Le conflit porte sur le renouvellement de la convention collective de travail (CCT).
Syndicats et patronat se sont présentés lors de la dernière réunion avec une liste de revendications. Le patronat souhaite évoluer vers une négociation globale. Les syndicats refusent cette approche. Ils ne veulent discuter que de la seule CCT. Depuis plus d'un an le patronat essaye d'obtenir un assouplissement des conditions de travail, sans le moindre résultat. Quelles sont ses revendications ?
Elles résultent d'une constatation : le travail portuaire est devenu trop cher par rapport aux ports étrangers concurrents qui sont financièrement plus attrayants pour les armements. Les employeurs demandent le remplacement du local d'embauche des dockers par un système électronique. Ils souhaitent aussi une révision du contingent des ouvriers portuaires calqués sur la logistique (moins chers que les dockers quai/navire), le concept actuel étant trop restrictif. Ils veulent une harmonisation des salaires des collaborateurs logistiques à l'intérieur et en dehors des zones portuaires. Ensuite, le patronat souhaiterait que la commission paritaire 301 ait un département employés, la distinction étant souvent artificielle et il y a trop de discussions relatives à ce qui est considéré comme travail portuaire et ce qui ne l'est pas. De plus, en ce qui concerne l'avenir du fonds de sécurité d'existence qui complète les allocations de chômage, le nombre de journées auxquelles le docker à droit sur une base annuelle doit être limité . Enfin, ils demandent une réduction des primes pour travail de nuit et pendant les week-end. Elles sont beaucoup trop élevées par rapports aux autres ports.
Désignation d'un médiateur
La réponse des syndicats s'est traduite par une menace de grève générale dans les quatre ports d'Anvers, de Gand, de Zeebrugge et d'Ostende. Avec l'effet de la crise économique sur les activités portuaires - on compte 1 600 dockers au chômage chaque jour à Anvers -, les syndicats ont opté pour la stratégie des grèves perlées au cours de l'été. Effectivement, le 9 juin, DP World a vu ses activités perturbées, les syndicats ont organisé une réunion d'information qui a suspendu le travail des dockers pendant plusieurs heures. À Zeebruge, le terminal de P&O Ferries a été bloqué pendant quelques heures, et Gand n'a pas été épargné. Un médiateur a été désigné. Au fil des prochains jours, l'attitude du patronat se fera jour. Les interrogations portent sur leur capacité à maintenir le mouvement par crainte de perdre des trafics.