La répartition modale des pré et post-acheminements des trafics maritimes est toujours complexe à établir. En ce qui concerne le port de Rouen, seuls les chiffres de 2007 sont actuellement disponibles. Sur les 21,8 Mt de trafic réalisé pour cette année 2007, le tonnage concerné représenterait environ 14,5 Mt. Le solde est constitué essentiellement par les trafics locaux.
Sur la base de 14,5 Mt, la route demeurerait - de loin - le premier mode de transport, avec 63,3 % du total. Les transports par pipe-line pèseraient pour leur part 16,8 %. Les deux modes alternatifs que sont le fluvial et le ferroviaire compteraient pour 10,7 % et 9,3 % respectivement. Par rapport à 2006, la route a légèrement progressé (61 % en 2006) tout comme le fluvial (10,1 %). Le transport ferroviaire est orienté à la baisse (9,9 %). Pour se limiter à ces deux modes, il faut remarquer que certains produits les utilisent majoritairement : le ferroviaire transporte la presque totalité des trafics de sucre (93 %) et une forte proportion des produits chimiques (57 %), du malt (47 %) et de la farine (40 %). Le transport fluvial est dominant pour les laitiers (63 %), la farine (60 %) et le malt (52 %). Les céréales, principal poste du trafic rouennais, restaient fortement tributaires de la route en 2007, avec 72,5 % des volumes; le ferroviaire en acheminait 9 % et le fleuve 18,4 % (en progression).
Concernant les céréales, la situation est évolutive. Les portuaires spécialisés souhaitent élargir l'arrière-pays rouennais pour ces trafics. Aussi, ils espèrent de meilleures conditions de transports sur les zones plus éloignées. Il semble que la situation s'améliore un peu. « Fret-SNCF est plus réceptif à nos demandes », explique un céréalier. Il faut également citer les initiatives du groupe Senalia qui réfléchit avec d'autres coopératives pour créer une plate-forme logistique le long du futur canal Seine Nord Europe pour collecter des céréales et acheminer d'autres produits en retour. « Il nous faut pouvoir disposer des capacités de réception par camions, par fer et par voie d'eau fiables, rapides et efficaces, des outils de chargement et de déchargement modernes, moins coûteux en énergie et en entretien, expliquait André Laude, directeur général de Senalia lors de l'Assemblée générale du groupe. C'est dans cet esprit que nous avons engagé sur les 3 ou 4 années à venir un programme d'investissement d'environ 25 Me qui nous permettra de moderniser le diagramme des silos céréaliers de Grand-Couronne, la création d'une nouvelle trémie fer sur le même site et le remplacement d'un poste de déchargement péniches plus efficace à la Presqu'île Elie ».
Les deux modes alternatifs à la route, le fer et la voie d'eau, sont appelés à d'importants développements. Comme on le sait, la réforme portuaire fait du report modal l'une de ses priorités. Au Grand port maritime de Rouen, on souligne que le trafic fluvial est « une composante essentielle de son développement ». La construction du canal Seine Nord-Europe « constitue un défi, mais aussi une chance pour le port de Rouen ». Le ferroviaire n'est pas oublié, puisque le GPMR entend valoriser ses 120 km de voies ferrées sur ses terminaux.