Une nouvelle version du paquebot France, la quatrième, devrait voir le jour en 2015.
Le premier du nom (108 m de long) a été construit en 1864, le deuxième (218m) en 1912 et le troisième (315 m) en 1962. D'une longueur de 240 m, d'une largeur de 30 m et d'une capacité de 400 passagers dans 200 cabines, le quatrième France sera financé par une souscription de 200 M¤. Son lieu de construction n'est pas encore fixé.
Son concepteur est le fondateur et directeur de Paris Yacht Marina, Didier Spade, également petit-fils et fils de décorateurs de paquebots. Il souhaite réaliser un projet « différent » des gigantesques paquebots d'aujourd'hui. Il a présenté cette « exception française », selon ses propres termes, de la croisière de luxe, le 13 mai à Port Grenelle dans le XVe arrondissement de Paris. « Il sera beau, je l'ai dessiné, dit-il, et sera à taille humaine ». Ses superstructures en forme de cheminées, « clin d'oeil à l'ex-France », abriteront des bars et des casinos. L'arrière sera aménagée avec une piscine en débordement « pour réconcilier les passagers avec la mer ». En vue de donner le sens de l'évasion, une palmeraie de 2 400 m2 sera installée entre les deux « cheminées » pour « faire du bateau une île ». Ce dernier, « luxueux et confortable », comptera « uniquement des suites extérieures ». Enfin, il sera écologique : forme étudiée pour minimiser la traînée et donc la résistance à l'avancement ; 15 à 18 noeuds au lieu des 32 noeuds de l'ex-France ; motorisation à l'étude par des architectes navals ; éclairage par des ampoules « led » à faible consommation d'énergie. Didier Spade a tenté, sans succès, de racheter aux enchères, à Paris le 8 février dernier, le nez du troisième France, démoli en Inde. Ce nez, proposé au départ à 50 000 ¤, a finalement été acquis à 273 000 ¤ par le promoteur immobilier Jean-Pierre Véron, qui compte l'exposer au Havre à partir du 20 juin. En attendant, il se trouve à Port Grenelle. C'est là que, le 13 mai, il a commencé à reprendre sa couleur d'origine, le noir au lieu du bleu du Norway. Y sont allés de leurs coups de pinceaux son propriétaire, Didier Spade, Gérard d'Aboville, le rameur de l'Atlantique et aujourd'hui président du Conseil supérieur de la navigation de plaisance et des sports nautiques, et Philippe Goujon, député de Paris et maire du XVe arrondissement. Mais galanterie et noblesse obligent, la première touche a été donnée par Monique Croisile, fille du premier commandant opérationnel du France, Georges Croisile !