En septembre 2006, le chimiquier marocain Al-Farabi avait été repéré en plein jour au large de la pointe de Penmarc'h par un avion de patrouille maritime avec, dans son sillage, une nappe d'hydrocarbures de 19 km de long pour 50 m de large. Transportant 22 500 t de mélasse de Karachi à Bristol, il avait été suspecté de pollution volontaire. Après avoir réglé une caution de 250 000 ¤, le navire avait été autorisé à reprendre la mer, non sans qu'une pompe à l'usage désormais interdit n'ait été découverte. Elle servait visiblement à rejeter directement à la mer les eaux noires de la salle des machines, occultant ainsi la fonction du séparateur.
Jugé à Brest, le commandant avait nié les faits et son avocat avait avancé « le déversement de 23 litres d'huile de friture ». Des arguments qui n'avaient pas convaincu le tribunal de grande instance. L'armateur et le capitaine ont été condamnés à verser à une amende 400 000 ¤. La peine vient d'être confirmée par la cour d'appel de Rennes et le capitaine devra verser, seul, 1 000 ¤ de dommages et intérêts à chacune des cinq associations de défense de l'environnement qui s'étaient porté parties civiles.