Nouvel appel à l'ONU et polémique sur les armes à bord

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Une conférence sur la lutte contre la piraterie a réuni une soixantaine de pays à Kuala Lumpur, les 18 et 19 mai. Toutefois, la résolution initiale de constitution d'une force navale sous les auspices des Nations unies a fait long feu. Le communiqué final invite seulement l'ONU à prendre des mesures pour coordonner les opérations en vue de supprimer les actes de piraterie et le brigandage au large de la côte somalienne. Selon un participant qui a souhaité garder l'anonymat, la formation d'une force maritime internationale présente des aspects juridiques et politiques. La diversité des législations sur l'arrestation de pirates perturbe les opérations dans le golfe d'Aden. D'après Geoffrey Till, professeur d'études maritimes au King's College de Londres, le Kenya, qui a accepté l'an dernier de juger les pirates arrêtés par des États qui ne peuvent le faire chez eux, en a déjà poursuivi 60. Selon Richard Farrington, chef d'état-major de la force navale européenne, 25 bâtiments de divers pavillons patrouillent dans un espace de 6,5 Mkm2 au large de la Somalie. Or, dit-il, « nous en avons besoin de 60 dans le golfe d'Aden et de 150 autres dans le bassin somalien ».

Sur zone, le céréalier Patriot de 31 000 tpl (pavillon maltais, propriété allemande), qui avait été détourné le 25 avril dans le golfe d'Aden, a été libéré par des pirates somaliens le 19 mai.

Des armes à bord ?

Dans un entretien à l'agence Reuters publié le 18 mai à Tel Aviv, Igal Hasson de la société privée Defender Security Group recommande aux équipages de se montrer agressifs envers des pirates qui tenteraient un abordage. Un navire de commerce en mer n'étant accessible que par l'arrière, il suffirait de protéger cet endroit par deux à quatre gardes, entraînés et armés de fusils d'assaut. En haute mer, estime-t-il, ces tireurs d'élite seraient juridiquement autorisés à tirer pour tuer dès lors que « les moyens et motivations » des pirates seraient établis, à savoir s'ils sont armés et poursuivent un navire de manière menaçante. Enfin, il met en garde les compagnies maritimes qui ordonnent à leurs commandants de se soumettre aux pirates pour minimiser la violence.

L'emport d'armes à bord des navires de commerce est vivement contesté par les organisations maritimes.

Ainsi, le commandant Pottengal Mukundan, directeur de l'International Maritime Bureau de Londres estime au contraire que, si les pirates sont capables de monter à bord, cela accroît les risques d'escalade de la violence à l'encontre de l'équipage. Or en général, les pirates somaliens traitent bien leurs otages en vue de pouvoir les échanger contre rançon.

De son côté, Armateurs de France a plusieurs fois manifesté son opposition au recours à des sociétés privées, « dont l'intérêt commercial est que la situation perdure ou s'aggrave ». Dans un communiqué du 14 mai, l'organisation souligne : « À la recherche de nouveaux marchés juteux, les « vendeurs de sûreté » tentent d'approcher les compagnies maritimes par tous les moyens : formation des équipages (vente de formation et coaching) ; défense passive des navires (vente de conseil et de matériel), alors même que tous ces aspects sont déjà pris en compte et mis en oeuvre par les armateurs avec de véritables professionnels étatiques ».

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