Un tour opérateur vient d'avoir une idée quelque peu cynique. Il propose un voyage sur un navire identique au Titanic (le Balmoral) en avril 2012, 100 ans après le naufrage du célèbre paquebot. La croisière embarquera le même nombre de passagers, empruntera la même route, servira les mêmes repas et se positionnera, le 14 avril à l'endroit où le Titanic heurta un iceberg. Il est prévu d'embarquer 1 309 passagers dont le coût de passage sera de 2 920 euros. Au total, une nostalgie qui rapportera 3,8 Me. La croisière est prévue de durer 12 jours et le prix comprend le vol retour depuis New-York vers l'Europe, un plus par rapport aux passagers du Titanic. Et pourquoi ne pas refaire en décembre prochain un voyage sur les dernières heures de l'Erika pour les dix ans du sinistre, ou encore proposer aux Espagnols de revivre les derniers moments du Prestige. Laisser croire que le maritime se résume à des naufrages est réducteur. Des organisations se battent pour faire reconnaître le poids économique de ce secteur. Qui rappelle, en ces temps de campagne électorale, l'importance du transport maritime en Europe ? L'Erika est aussi le nom de paquets de mesures en faveur de la sécurité, Le Prestige a incité l'Europe à compléter ce train de mesures. Aucun parti ne capitalise sur les apports européens pour le maritime. Il faudrait rappeler que le maritime ne se résume pas au Titanic, à l'Erika ou au Prestige. Et, quitte à rappeler des souvenirs, sachons expliquer les leçons que nous en avons tirées.
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