Sur les 15 dernières années, le port de commerce de Brest a augmenté ses trafics de près de 50 %. Avant la passation de pouvoir de l'autorité concédante de l'État vers la Région Bretagne, la CCI brestoise avait révélé son schéma de développement à long terme qui visait à un doublement de ses activités. « Passant d'une concurrence européenne dans les années 90 à une concurrence intercontinentale aujourd'hui, le port de Brest doit relever le défi pour maintenir la compétitivité de l'économie bretonne », avait commenté les auteurs de l'étude. Et s'adapter aux nouvelles donnes internationales, c'est prendre tant les aspects techniques qu'économiques. En clair, prendre en compte l'accroissement de la taille des navires (Brest va devoir passer de navires de 60 000 t aujourd'hui à des Panamax et Cape Size de 80 000 à 100 000 t), réduire les coûts de manutention des marchandises, s'adapter aux nouvelles donnes que sont les accords de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), la Politique agricole commune (PAC), les nouvelles contraintes qui pèsent sur les matières premières agricoles (MPA) et rechercher activement à réduire les coûts de transit des marchandises. En résumé « enclencher un cercle vertueux pour diminuer l'écart de compétitivité avec les ports du Nord ». Avec, à la clé, des prévisions à long terme proches de 5 Mt entre 2 015 et 2020.
Un Poste d'inspection frontalière
Mais cet accroissement de la productivité de la chaîne doit prioritairement démarrer par l'amélioration des conditions d'accueil des navires : approfondissement et élargissement des chenaux d'accès et des souilles, augmentation de la capacité d'accueil des quais, adaptation de l'outillage aux trafics, capacité de stockage nécessaire, augmentation des cadences et de la durée d'ouverture du port, amélioration de l'accueil des passagers et de la croisière, etc. Des travaux avaient déjà démarré en ce sens et ils viennent d'obtenir l'aval du président de la Région Bretagne, y compris la réalisation d'un polder de 40 ha réservés aux activités maritimes.
À court terme, les responsables portuaires, travaillent sur la réalisation d'un appontement sablier capable d'accueillir, dès 2010, des navires de 100 m de long. Le premier objectif visé est de l'ordre de 400 000 t par an avec en vue 600 000 t. Parallèlement, alors que le doublement des bandes transporteuses de vrac agroalimentaire a déjà été réalisé et qu'un appel d'offres va être lancé pour l'évaluation de l'état du parc des grues portuaires, le terminal multimodal connaît des aménagements ferroviaires et une extension de la zone de stockage et de maintenance des conteneurs. Et cette plateforme muldimodale est toujours dotée d'une passerelle ro-ro qui peut se révéler fort utile dans le cadre des autoroutes de la mer. Brest sera également le seul port de Bretagne à être doté d'un Poste d'inspection frontalière (PIF) dont le transfert est actuellement en cours. « Contrôlant les importations de produits animaux en provenance des pays tiers, ce PIF est potentiellement important pour de nouveaux trafics » commente-t-on à la CCI. Enfin, en terme de réparation navale, Brest va prochainement inaugurer la Forme 1 dont la réfection et la mise à niveau vont augmenter ses capacités d'accueil tout en désengorgeant les deux autres grandes formes de radoub plutôt réservées à de très gros navires.