Le conseil des ministres espagnol a approuvé le 17 avril dernier la mise en place d'une nouvelle ligne de financement de 200 Me de l'Institut de crédit officiel (ICO), destinée à la construction de navires dans les chantiers navals espagnols privés. Depuis la privatisation d'Izar, cette activité est entièrement privée : seule la construction de navires de guerre relève de l'État par le biais de l'entreprise publique Navantia.
Cette ligne vise à faire face aux problèmes financiers du secteur. Les chantiers navals espagnols reçoivent 50 % de la valeur d'une commande pendant différentes étapes de la construction et les 50 % restants au moment de la livraison. Le préfinancement de cette deuxième partie est bloqué depuis le déclenchement de la crise financière internationale. La situation est d'autant plus grave que les chantiers navals espagnols ont réussi à engranger des commandes importantes au cours de la période récente.
Chaque chantier naval pourra recevoir un maximum de 30 M¤ sur trois ans (dont un de carence) aux conditions de l'ICO. Toutes les opérations seront garanties à 100 % par Pymar, l'association professionnelle des chantiers navals privés espagnols, qui dispose de son propre fonds patrimonial de garantie, lequel devra examiner et approuver au préalable chaque opération.
Reste à savoir si cette ligne de financement sera suffisante pour pallier les difficultés du secteur. La société norvégienne PGS-Arrow a annulé récemment la commande d'un des quatre navires commandés à Factorias Juliana à Gijon (filiale de Factorias Vulcano, Vigo) et en construction qui n'arrive, par ailleurs, pas à achever la construction d'un cimentier, le fournisseur des équipements ayant bloqué la livraison faute de paiement. Daniel Solano