Le dispositif labellisé par deux pôles provençaux de compétitivité (Mer PACA et Capénergie) équipera les moteurs Wartsila de la prochaine unité de la Compagnie Méridionale de Navigation (CMN) en cours de construction aux Chantiers de Split. Le nom du projet de R&D chante comme un coq : Airclair. Pourtant, derrière cet acronyme se niche une technologie complexe : amélioraton de l'impact environnemental de consommation des moteurs à fuel par l'analyse infrarouge.
Dit plus simplement, il s'agit d'un capteur miniaturisé, de la taille d'une grosse boîte d'allumettes, disposé sur le circuit du carburant. Fondée sur la technologie proche infrarouge, cette sonde couplée à un logiciel de traitement de données spécifiques (interprétation des signaux spectrométriques), permet d'analyser en continu la qualité du carburant. Par retour, le système est capable de modifier instantanément les réglages moteur dès lors qu'il y a présence d'une injection électronique, et donc d'optimiser en permanence les performances de la mécanique en fonction de la qualité réelle du carburant et le protéger de carburants hors spécifications, tout en tenant compte de la qualité des carburants résiduels dans les paramètres de l'injection électronique des moteurs.
Le gain en consommation autorisé par Airclair est estimé à 5 % (plus suivant la qualité fuel). Il permet en outre une réduction significative des émissions polluantes. Sa technologie repose sur neuf brevets détenus par la société innovante SP3H localisée sur l'Europôle de l'Arbois (Aix-en-Provence). Le projet collaboratif est conduit par le spécialiste des moteurs diesel, CMR (contrôle mesure régulation) en liaison avec la CMN, et deux laboratoires dont celui de l'École centrale de Marseille. L'espoir des partenaires du projet est d'équiper de ce dispositif les gros moteurs fonctionnant au gaz de récupération et les moteurs fuels lourds. Un marché estimé à plusieurs centaines de milliers d'euros en retour de licence.