Piraterie, trois navires détournés et 14 pirates capturés

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Le 6 mai, le cargo Victoria (7 767 tpl, pavillon d'Antigua et Barbuda, opérateur allemand) a été détourné par des pirates dans le golfe d'Aden avec 10 membres d'équipage. Selon les autorités d'Antigua et Barbuda, il avait été enregistré auprès de la force navale européenne (opération Atalante) et naviguait dans le corridor recommandé pour réduire les risques.

Le 2 mai d'après le Programme d'assistance aux marins d'Afrique de l'Est, des pirates somaliens ont pris le contrôle, au nord de Madagascar, du vraquier Ariana (pavillon maltais) qui se rendait du Brésil au Moyen-Orient avec 24 membres d'équipage. D'autres auraient capturé un navire ukrainien chargé de véhicules de l'ONU.

Le même jour, le pétrolier Kition (pavillon des Bahamas), qui avait lancé un appel de détresse à l'approche de pirates armés, a été sauvé par la frégate portugaise Corte-Real et son hélicoptère. Pour la première fois, quatre bâtons de 200 g d'explosif P4A ont été découverts à bord d'un navire mère. « Utilisé correctement, cela peut couler un navire », a expliqué le commandant de la Corte-Real Alexandre Fernandes. Après consultation des autorités portugaises, les 19 pirates arrêtés ont été remis en liberté. Chaque bâtiment de l'Otan, impliqué dans les opérations antipiraterie, doit en effet se conformer à sa législation nationale.

Le 2 mai, un patrouilleur français a intercepté trois pirates somaliens dans la zone économique exclusive des Seychelles et les a remis au bâtiment garde-côte seychellois Andromache. Le lendemain, dans le cadre de l'opération Atalante et à plus de 500 milles à l'est du port kenyan de Mombasa, la frégate française Nivôse a pris en chasse deux embarcations rapides de pirates et leur navire mère, signalés par un avion espagnol de patrouille maritime P3C Orion. Les pirates, qui avaient confondu le Nivôse avec un navire de commerce, se sont précipités sur lui pour l'intercepter. Onze pirates ont été transférés sur le Nivôse dans l'attente d'une décision sur leur sort. « On n'a pas d'indication sur ce que l'Union européenne entend faire de ces pirates », a déclaré le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck de l'État-major des armées.

Les succès des forces navales étrangères présentes dans le golfe d'Aden ne semblent pas encore assez dissuasifs. « Nous changerons nos tactiques de chasse aux navires, mais nous n'abandonnerons jamais », a déclaré un pirate à l'agence Reuters par téléphone.

Protection renforcée

Le groupe danois A.P.Møller-Maersk a annoncé un renforcement des mesures de sûreté, après l'attaque contre son porte-conteneurs Mærsk-Alabama le 8 avril dans le golfe d'Aden et dont le commandant avait été libéré par la Marine américaine cinq jours plus tard. Les navires au franc bord élevé devront franchir à toute vitesse une zone de passage élargie, mais pas question d'embarquer des armes.

Ce n'est pas le point de vue des armements belges, qui ont demandé l'aide de l'État après le détournement de la drague Pompéi le 18 avril avec dix homme à bord. En conséquence, le ministère belge de la Défense propose, de mai à fin juin, l'embarquement de huit fusiliers marins par navire sous pavillon national, à raison de 115 000 ¤ par semaine. Toutefois, ces troupes ne seraient déployées que dans les cas où la force d'intervention de l'Union européenne ne pourrait garantir la sûreté.

Le 5 mai à Washington, le Pentagone a suggéré au Sénat américain d'inciter financièrement les compagnies maritimes à investir dans des équipements antipiraterie. Ces incitations « pourraient aller de crédits d'impôts à des primes d'assurances réduites pour les navires dotés d'un système de sûreté amélioré. À terme, il conviendrait de rendre certaines de ces mesures obligatoires », a déclaré la sous-secrétaire à la Défense, Michelle Flournoy, lors d'une audition. En effet, dit-elle, « de nombreux acteurs du transport maritime continuent de penser, de façon irréaliste, que des forces armées seront toujours présentes si des pirates attaquent (leurs navires). En conséquence, beaucoup d'entre eux se sont, jusqu'ici, montrés réticents à investir dans des mesures de sûreté, qui réduiraient la vulnérabilité de leurs navires ». Enfin, conclut-elle, « quand les navires disposent de mesures de sûreté adéquates à bord, la grande majorité des tentatives d'attaques peuvent être déjouées, sans qu'un intervention militaire soit requise ».

Enfin le 4 mai à la télévision, le président russe Dmitri Medvedev a proposé la création d'un tribunal international chargé de juger les personnes accusées d'actes de piraterie. « Il est fréquent que les États d'où viennent ces pirates ne prennent aucune initiative, bref, qu'ils encouragent ce genre de crime », a-t-il indiqué.

Tanit, une balle française ?

La station de radio Europe 1 a affirmé, le 4 mai, qu'une balle française a tué Florent Lemaçon, skipper du voilier français Tanit libéré le 10 avril par la Marine française dans le golfe d'Aden. Elle a recoupé les constatations des médecins légistes, les comptes rendus des commandos Marine et le témoignage de la veuve de Florent Lemaçon, présente à bord. Ces documents « concordent. Le soldat qui a tiré l'avait d'ailleurs reconnu très rapidement après les faits », a révélé Europe 1 sur son site internet. L'autopsie du corps, mi-avril, n'avait pas permis de déterminer l'origine du tir mortel car, selon le procureur de la République de Rennes Hervé Pavy, « aucun projectile, aucun fragment métallique n'a été retrouvé dans le corps de la victime ».

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