Les réflexions du CSMM sur la formation des jeunes officiers

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En fait, ce rapport de 17 pages sans les annexes, traite de la formation initiale des jeunes officiers. Ses propositions se veulent pragmatiques et réalisables dans des délais « raisonnables, sans remettre en cause l'organisation complète des études ». Aucune donnée statistique n'y figure et en particulier les besoins à court, moyen et long terme d'officiers pont, machine, ou polyvalents. « La création de l'observatoire des métiers et de l'emploi maritime, prévue par l'accord sur la formation professionnelle du 30 mai 2005, devrait, à l'avenir, permettre aux partenaires sociaux de mieux appréhender les besoins et les niveaux de formation qui y correspondent. »

Le CSMM est ainsi favorable à la création d'une « école de la marine marchande dotée d'une direction unique et d'un nom identifiable ». Une académie maritime est encore un peu prématurée. Une école supérieure de la marine marchande unique, « éventuellement multisite, très bien identifiable délivrant un diplôme d'ingénieur », suffirait dans un premier temps. Le nombre de sites de cette école reste une « question ouverte qui divise encore. [...] Le groupe a gardé constamment conscience des enjeux politiques de la question ». Cela étant, l'importance des besoins en enseignement et en matériel de haut niveau n'autorise pas la « dispersion financière qu'implique nécessairement la situation actuelle avec quatre établissements ».

Donner un titre d'ingénieur au diplôme d'études supérieures de la marine marchande. Cette démarche, « depuis très longtemps évoquée », a enfin commencé à faire l'objet d'une expertise « sérieuse ». Il en ressort que le diplôme d'ingénieur en France est « très exigeant en termes de sciences fondamentales ». 600 h de maths pour les classes en math sup/math spé, 350 h au moins en trois ans pour les écoles d'ingénieurs plus modestes, 118 h en une seule année pour un officier de 1re classe de la Marine marchande.

En outre, le cursus d'ingénieur comporte nécessairement des « actions de recherche », ce qui est inexistant dans la formation initiale des officiers de mar-mar. Cela constat fait, on cherche un moyen de contourner ces deux principaux écueils.

Intégrer la filière A dans le système LMD (licence, master, doctorat). Une première démarche consisterait à porter au niveau L le diplôme de chef de quart. Cela permettrait au jeune officier de poursuivre des études vers le niveau M. Des passerelles devraient ainsi être créées avec des enseignements universitaires.

En marge de cette problématique, « l'adéquation actuelle baccalauréat/concours/contenu des cours de la filière A ne semble pas correcte et pose la question soit d'une éventuelle scolarité de préparation à la première année, soit d'une modification du contenu des cours ».

Intégrer le concours d'officier de 1re classe à une banque de notes d'écoles d'ingénieurs dites à préparation intégrée de niveau bac.

Ce dispositif permettrait « incontestablement » d'élargir le nombre de candidats au concours d'entrée à l'ENSMM, faut-il encore que celle-ci puisse délivrer un diplôme d'ingénieur.

Autre difficulté : le CSMM souhaite poursuivre le recrutement au niveau bac S. Or un adossement à l'université supprimerait « à terme » le concours d'entrée (et probablement toute référence à un bac spécifique, ndlr).

Polyvalence et modularisation de la 5e année de la filière A (académique). Après quelques remarques constatant les nombreuses inconnues relatives à la polyvalence, aux besoins des employeurs et à la motivation des futurs employés, le groupe de réflexion conclut « qu'à ce jour, les avis restent en effet partagés sur l'intérêt réel de cette polyvalence, tant chez les officiers que chez les capitaines d'armement ». Quarante et un ans après sa mise en oeuvre.

Le projet de nouveau schéma d'organisation de la filière A présenté par le Conseil spécialisé de la formation professionnelle maritime conserve la polyvalence complète jusqu'au diplôme d'officier chef de quart de navire de mer. Après ses temps de navigation à la mer, le jeune officier pourra choisir de suivre durant deux semestres l'option pont illimité ou chef mécanicien illimité.

Les formations maritimes étrangères. L'exception française est confirmée. Seules les Philippines, de façon exceptionnelle et à la demande des armateurs, délivrent un diplôme polyvalent. Par contre le « taux d'attribution très fort » est universel : 15 élèves italiens sur 100 obtiendront leur brevet final, 10 % aux Philippines. Au Portugal, un seul candidat s'est présenté en 2007, pour entrer dans une formation maritime.

Équilibre filière A/B (professionnelle). « Il pourrait être envisagé de former annuellement autant d'officiers issus des filières A et B. » Environ 200 élèves par filière.

Marine marchande et Marine nationale. Le recrutement et la formation des navigants de la seconde ont fait l'objet de longs développements. Retenons la constatation suivante : « Un marin d'État bon praticien lors de ses embarquements sera diplômé même s'il n'est pas bon théoricien en école. Un marin marchand est diplômé à la sortie de l'école sans observation de son comportement à la mer qui intervient ensuite dans la période entre le diplôme et le brevet. »

Poursuivre les actions de communications pour faire connaître les métiers de la marine marchande.. «...L'image de marque des armateurs demande à être améliorée et positivée. » Ils s'y emploient en France et en Europe.

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