Piraterie, lourd bilan en quatre jours

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Le 26 avril, des pirates somaliens ont détourné le pétrolier (3 000 tpl) yéménite Qana, lège avec 23 hommes à bord, à 10 milles au large du port de Belhaf. Le lendemain, les forces spéciales yéménites sont intervenues avec des hélicoptères, ont donné l'assaut, tué cinq pirates et capturé neuf autres. Le Qana a ensuite été escorté jusqu'à Aden.

Le même jour, et dans la zone économique exclusive des Seychelles, un bâtiment de la Marine espagnole a pris en chasse deux vedettes rapides et arrêté neuf pirates qui avaient attaqué le navire de croisière italien Melody, avant de les remettre aux autorités de Victoria. Le commandant du Melody, Circo Pinto, a déclaré, à la télévision italienne Skytg24, que les pirates ont suivi le navire pendant vingt minutes à 960 km de la côte somalienne, puis ont tiré dessus avant de tenter de le prendre à l'abordage avec une échelle à crochets. Une lance à incendie a été mise en oeuvre et l'équipe de sûreté, qui disposait de pistolets, a tiré sur les pirates qui ont pris la fuite. Le Melody a été légèrement endommagé par les tirs des pirates.

Le 28 avril, selon l'agence Novosti, un bâtiment de la Marine russe a intercepté, au large de la Somalie, une embarcation avec 29 pirates présumés à bord. Des armes, des munitions, du matériel de navigation par satellite et une échelle en aluminium ont été saisis.

Le 25 avril et après le versement d'une rançon de 1,9 M$, des pirates somaliens ont relâché le cargo grec Irene-E.M. et son équipage de 22 Philippins, capturés le 14 avril. Le même jour, d'après l'organisation kenyane East African Sea Farers Assistance Programme, le charbonnier maltais Saldanha (22 membres d'équipage), capturé le 22 février, a été libéré après versement d'une rançon de 1,9 M$. Le 26 avril, le transporteur yéménite de produits pétroliers Sea-Princess-II, détourné le 2 janvier avec 15 membres d'équipage dont 8 Indiens, a été libéré après, selon la même source, versement probable d'une rançon.

Enfin, le 25 avril dans l'extrême est du golfe d'Aden, des pirates ont saisi le céréalier Patriot (31 000 tpl, 17 membres d'équipage), battant pavillon maltais et appartenant à la compagnie allemande Patriot Schiffahrts et géré par Blumenthal JMK (Hambourg).

Les pirates vont sans doute réduire leurs attaques et agir plus au sud, car la mer est mauvaise à partir de mai et la saison des moussons dure de juin à août.

Assistance à la Somalie

Des bailleurs de fonds, réunis à Bruxelles le 23 avril lors d'une conférence de pays donateurs à la Somalie, ont promis une aide de plus de 250 M$ pour l'aider à rétablir l'ordre, selon Louis Michel, commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire. Le but est de constituer une force de police de 10 000 hommes et une force de sécurité de 5 000 hommes pour soutenir la mission Amisom (4 300 hommes) de l'Union africaine. De son côté, la Turquie, qui a déjà envoyé un bâtiment sur zone, aurait déjà annoncé, le 18 avril, son intention de soutenir la mise sur pied, la formation et l'entraînement de forces de sécurité en Somalie.

Le 24 avril, l'Otan a fait savoir qu'elle prolongera, jusqu'au 20 juin, sa mission anti-piraterie au large de la Somalie.

Enfin, la France et l'Espagne vont proposer la tenue d'une conférence internationale sur la Somalie pour tenter d'apporter une « réponse politique » aux actes de piraterie, a annoncé le 28 avril le président du gouvernement espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero, lors de la visite d'État du président de la République Nicolas Sarkozy.

Le point de vue des Néerlandais

L'association des armateurs KVNR et le syndicat de marins Nautilus souhaitent la présence de fusiliers marins armés à bord des navires néerlandais en transit dans le golfe d'Aden. Or, les navires sous pavillon néerlandais ne sont pas autorisés à avoir des armes à bord, ni à conclure un contrat de protection armée. En outre, KVNR demande que soit remplacée la frégate De-Zeven-Provincien, qui doit rentrer du golfe d'Aden fin avril et non pas au troisième trimestre comme prévu. Elle se plaint aussi du manque de communications adéquates et de l'insuffisance de la coopération entre les forces navales européennes (opération Atalante), de l'Otan et des autres États, à proximité et à l'intérieur du golfe d'Aden. Elle estime que les forces navales devraient être autorisées à intercepter les navires mères des pirates. Jusqu'ici, la Marine néerlandaise n'a pu assurer que deux protections de navires marchands sur les six demandées. Toutefois, certains navires néerlandais ont pu se joindre aux convois protégés par des bâtiments russes ou indiens.

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