Le 27 avril, Dominique Bussereau, secrétaire d'État aux Transports, a réuni les principales organisations professionnelles pour dresser un premier bilan de la réforme portuaire. Il a rappelé la signature de six projets stratégiques, le dernier, celui de Nantes Saint-Nazaire, devant intervenir dans les prochaines semaines. Il a également insisté sur la gouvernance et, notamment l'importance du conseil de développement dans les organes de décision. « Cette assemblée est un lieu important pour les décisions du port. Elle a joué un grand rôle dans la négociation des plans stratégiques », a souligné Dominique Bussereau. Au cours de ce bilan, il a annoncé la création de deux conseils de coordination, l'un sur la Seine regroupant Le Havre, Rouen et Paris, l'autre sur l'Atlantique entre Nantes Saint-Nazaire, La Rochelle et Bordeaux. Le premier conseil sera présidé par Claude Gressier et le second par Michel Quimbert. Ces conseils doivent étudier les modalités pour réaliser des économies d'échelle et coordonner la politique commerciale des ports de ces façades.
Les plans stratégiques adoptés, les ports entrent désormais dans une phase de négociations avec les opérateurs pour appliquer les modalités de transfert. Le texte prévoit une période de trois mois pendant laquelle les autorités portuaires et les manutentionnaires négocient le rachat de matériel et prévoient les conditions de transfert de personnel. L'examen se fait par lots. Après le bouclage de chaque lot, le port transmet à la commission nationale d'évaluation son dossier pour avis. Elle dispose d'un mois. Si le port et les manutentionnaires n'ont pas trouvé d'accord sur des lots, la procédure d'appel à candidatures se met en place.
La composition de la commission nationale d'évaluation a été donnée. Elle doit encore faire l'objet d'un décret en Conseil des ministres. Elle est composée de quatre membres dont un parlementaire (Daniel Fidelin), un membre de la Cour des comptes (Jean-François Bernicot qui présidera cette commission) et deux personnalités qualifiées, Claude Gressier et Jacques Maire.
l'outillage
Le secrétaire d'État n'a pas invité les organisations syndicales à cette réunion. « Nous conservons des contacts réguliers avec les représentants des principales centrales syndicales. Je me tiens à leur disposition s'ils le souhaitent. » Il a rappelé son engagement à tenir le cap. « Dans cette procédure, il n'est pas question de brader l'outillage. » Une réponse à l'ouverture d'une enquête préliminaire par la Commission européenne sur cette réforme. « Ces procédures sont courantes. Elles sont destinées à vérifier que nous ne fournissons pas d'aides d'État. » Dominique Bussereau a appelé à la plus grande transparence dans ce dossier. « Nous leur apporterons les réponses demandées », a souligné le secrétaire d'État sans paraître inquiet de cette procédure. Le maintien du cap est aussi une façon de montrer son attachement à la mise en place de cette réforme. Il a reconnu la baisse générale des trafics dans les ports français au premier trimestre, qu'il évalue entre 15 % et 20 %. « Cette diminution n'entraînera pas de ralentissement de la réforme ni de dévalorisation des outillages. »
Enfin, il a dressé un bilan de sa tournée dans les ports asiatiques. « Soit on se tourne vers le vaste monde, soit on reste dans notre pré carré. Nous avons pris la première option. Nous avons rencontré des grands opérateurs mondiaux de la manutention et des investisseurs pour leur dire qu'il y a de la place dans les ports français, notamment à Fos 3XL et Fos 4XL. Nous sommes allés promouvoir toute l'offre logistique française. Il n'a jamais été question de faire un vide-grenier », a continué le secrétaire d'État en faisant allusion à un éditorial du Journal de la Marine Marchande. Fort de ce premier déplacement qu'il a jugé profitable, il a annoncé organiser un second déplacement dans les prochains mois. La destination serait plutôt sur le Moyen-Orient et l'Inde.