Le sistership du Mistral et du Tonnerre, bénéficiant du plan de relance, sera entièrement construit à Saint-Nazaire. DCNS Brest est écarté du projet au profit de DCNS Toulon qui récupère la réalisation des systèmes d'armes.
STX France, DCNS, et le délégué général pour l'armement ont signé le contrat le 16 avril à Saint-Nazaire. Hervé Morin, ministre de la Défense, et Patrick Devedjian, ministre en charge de la mise en oeuvre du plan de relances, ont fait le déplacement pour annoncer le lancement de la construction par le chantier naval STX (ex-Chantiers de l'Atlantique) d'un troisième BPC (bâtiment de projection et de commandement) pour la Marine nationale.
Hervé Morin a précisé que « dans le cadre du plan de relance, au titre du ministère de la Défense, ce contrat bénéficie directement à l'économie française. Et, il est immédiatement réalisable ». Patrick Devedjian a, quant à lui, ajouté que « le plan de relance s'attache à la rapidité de l'exécution. Ce chantier est emblématique ».
Pour ce troisième BPC, STX devient maître d'oeuvre, assurant ainsi la coordination de l'ensemble du projet pour la partie industrielle. Il fabrique entièrement le navire, soit 75 % de sa valeur estimée à 420 Me. Ce ballon d'oxygène pour le chantier ligérien arrive à point nommé. Les 750 ouvriers des ateliers d'usinage et de prémontage, redéployés actuellement dans d'autres activités, ou en chômage partiel, vont pouvoir reprendre leur poste, début mai, pour s'attaquer à la construction de ce navire. Peu de différences donc avec ces prédécesseurs, si ce n'est quelques petites modifications : un second propulseur d'étrave, et l'amélioration du traitement des eaux grises et noires. Ce qui explique le démarrage très rapide de la fabrication de la coque.
2,7 millions d'heures de travail
Le choix d'un site industriel unique, au détriment de celui de Brest, se comprend par le surcoût lié au partage de la réalisation de la plateforme, notamment de transport, d'interfaçage et de test. Les essais en mer terminés, le BPC rejoindra Toulon par ses propres moyens, en juin 2011, pour une mise en service à la fin de cette même année. DCNS, cotraitant, y réalisera l'intégration de son système de combat comprenant les systèmes de communication, de navigation et de direction de combat, soit 200 000 heures de travail.
Selon Hervé Morin, le choix de Saint-Nazaire s'explique par le fait que « DCNS, contrairement à STX, a la chance d'avoir un plan de charge avec une vision de 15 à 20 ans ». Pour Patrick Devedjian, la décision entre DCNS et STX est évidente : « d'un côté nous avons une entreprise ayant un bon plan de charge, de l'autre une entreprise manquant de travail ».
Ce BPC, d'un déplacement de 21 500 t à pleine charge, se distingue tant par sa polyvalence que sa vocation interarmées. Long de 199 m, il est tout à la fois : un porte-hélicoptères, un transport de troupes et de matériels, de blindés et d'engins amphibie, un hôpital embarqué, un centre de commandement pour des opérations humanitaires.
Cette commande représente environ 2,7 millions d'heures de travail pour STX et ses sous-traitants. Avec une pleine charge de 8 millions d'heures par an, le chantier nazairien doit absolument trouver d'autres commandes pour assurer sa charge en 2009 et 2010. Il n'a plus que trois navires de croisières, en cours d'armement, à livrer d'ici à la fin 2010.