«Il faut se préparer au transfert modal en faveur du «tout route» si le wagon isolé venait à disparaître en Europe », prévient le Conseil du transport ferroviaire de marchandises, au sein du l'ESC (Conseil européen des chargeurs) qui s'est réuni pour la première fois à Bruxelles à la mi-avril.
Beaucoup de secteurs industriels et commerciaux utilisent le wagon isolé en Europe car leurs besoins ne leur permettent pas de constituer un train complet. Or de plus en plus souvent les opérateurs ferroviaires disent ne plus vouloir fournir ce service. « Cela conduira inexorablement à un transfert modal en faveur de la route » , déclare Georges Di Lallo, président du Conseil du transport ferroviaire de marchandises, par ailleurs salarié d'ArcelorMittal.
« Nous comprenons bien pourquoi les opérateurs de services ferroviaires préfèrent les trains complets aux wagons isolés ; les premiers étant plus faciles à traiter et plus rentables. Mais nous pensons que tout le monde doit comprendre que lorsque la rentabilité ne plaide pas en faveur du mode ferroviaire, il faut alors que clients et transporteurs trouvent ensemble des solutions pratiques et réelles. Il ne suffit pas pour les seconds d'augmenter leurs tarifs alors que ceux du «tout route» sont en chute libre », souligne Nicolette van der Jagt, secrétaire générale de l'ESC. « La concurrence dans le ferroviaire devrait faciliter une démarche commerciale orientée vers le client mais malheureusement, la concurrence manque dans beaucoup d'États européens », conclut-elle.