Y aurait-il comme un début d’un avis de tempête autour du futur projet stratégique du Grand port maritime du Havre? Alors que le Conseil de développement devait se réunir le 3 avril, pour émettre un avis sur le document, soit une semaine avant la tenue du Conseil de surveillance – qui l’entérinera ou non – le conseil régional de Haute-Normandie vient de rendre un avis réservé sur le projet. Pour la Région, il « ne présente pas d’assurance quant au reclassement des personnels et reste imprécis quant à la nécessaire coordination interportuaire, notamment face au développement des autres ports européens du range Nord ». Par ailleurs, la collectivité locale, représentée au Conseil de surveillance et au Conseil de développement, estime, entre autres, que le projet tel qu’il a été présenté « n’indique pas de modalités de participation aux plate-formes intermodales qu’il conviendrait de constituer pour assurer son rayonnement dans l’hinterland ».
« Tout ceci est fait pour croître »
Pour sa part, Laurent Castaing se veut prudent, rappelant au passage qu’au cas où son projet ne serait pas validé, le ministère pourrait imposer le sien. « Les discussions sont très intenses et il y a encore des sujets sur lesquels on peut s’entendre. Mais on ne pas résumer le projet uniquement à l’aspect social – sans le négliger bien entendu – mais c’est aussi tout l’avenir du port, nos investissements, le cap sur le plan commercial. Tout cela donne matière à discussions ». La clé pour trouver un accord social alors que des menaces de grève sont régulièrement brandies? « C’est la bonne compréhension, souligne Laurent Castaing. Elle passe par l’idée que faire cette réforme est de nature à apporter beaucoup de croissance et que cette croissance rapportera à tout le monde. Les armateurs sont en attente de ce savoir ce qui va se passe au Havre. Les personnels, qui vont changer de statut, sont très correctement protégés à l’issue de l’accord-cadre. La clé, c’est d’arriver à faire comprendre à tout le monde que tout ceci est fait pour croître et que personne va en pâtir ».